Gliome de la rétine / par MM. A. Gayet et F. Poncet.

Gayet, A.

Date:: [1875]

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Credit: Gliome de la rétine / par MM. A. Gayet et F. Poncet. Source: Wellcome Collection.

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développée ; son intelligence n'a pas souffert de son infirmité ; elle a parlé à 16 mois. A 18 mois, la vue de l'œil droit s'est perdue en deux ou trois jours, et l'organe a pris l'aspect de celui du côté gaucho : c'est toutefois de ce dernier côté que les douleurs sont restées plus aiguës. Au moment do l'examen, les deux yeux sont saillants hors l'orbite, et fortement divergents ; l'aspect de la face a quelque chose d'horrible. La cornée de l'œil gauche est d'une teinte opahne, elle n'est plus transparente; tout examen profond est impossible. A droite, la cornée est encore saine, et à travers la pupille, naturellement très-dilatée, le fond de l'œil miroite : il est d'une teinte blanc jaunâtre, assez vive. La vision est abolie des deux côtés, et l'on peut impunément mettre les yeux de la petite malade en face d'un soleil d'été ; elle n'indique aucune sensation. Les douleurs étaient devenues telles du côté gauche, que l'enfant ne dormait plus et voulait sans cesse être bercéC; ce qui paraissait la calmer un peu. L'extirpation de l'œil gauche proposée fut acceptée , et pratiquée sans souci de ménager la capsule de Tenon, la tumeur ayant envahi toute la cavité orbitaire. Le nerf optique fut coupé aussi loin que possible, et malgré tout il restait encore au fond de la cavité des par- celles de néoplasme. L'opération, bien supportée, parut soulager la petite malade : elle avait toutefois une fièvre légère chaque soir. L'intelligence resta nette et même excitée, comme cela arrive quelquefois chez les enfants souffreteux. Pendant près de cinq mois, l'enfant survécut, maigrissant, pleurant. La cavité, orbitaire gauche ne se remplit pas à nouveau de gliome. La mort eut lieu sans que les fonctions cérébrales aient été altérées. L'état de l'œil droit était resté à peu près le même. L'autopsie n'a pu être faite. C'est l'examen de l'œil enucléé qui servira de base à notre travail; mais avant d'entrer en matière, il nous paraît utile de faire connaître les méthodes que nous emploierons. Tous ceux, en effet, qui ont désiré faire quelques investi- gations d'anatomie pathologique de l'œil ont bien vite reconnu l'impossibilité d'examiner les pièces fraîches à l'œil nu. Même pratiquée sous l'eau, la dissection est infructueuse, à cause de la mollesse des membranes, de leur friabilité et de la fluidité des humeurs ; elle est même dangereuse pour la rétine, détruite en quelques minutes par le séjour dans ce liquide. Les histologistes ont alors fait durcir les tissus à examiner pour y pratiquer des coupes; mais il en est résulté qu'on a