Étude sur le morphinisme chronique : thèse pour le doctorat en médecine présentée et soutenue le lundi 17 décembre 1883, à 1 heure / par Daniel Jouet.

  • Jouet, Daniel, 1856-
Date:
1883
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Credit: Étude sur le morphinisme chronique : thèse pour le doctorat en médecine présentée et soutenue le lundi 17 décembre 1883, à 1 heure / par Daniel Jouet. Source: Wellcome Collection.

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    mentale ; il constitue une sorte de vésanie maniaque com- parable à la dipsomanie. Ces deux états ne s’excluent pas mutuellement, mais ils ne sont pas liés fatalement l’un à l’antre : le morphinique n’est pas toujours morphiomane, vice ver sa le morphiomane peut ne pas éprouver les accidents du morphinisme. Mais Levinstein semble n’avoir pas remarqué que tout d’abord, n’est pas morphinique qui veut : certains malades succombent dès la première injection, sans avoir pu s’into- xiquer ; d’autres sujets ne peuvent s’accoutumer au poison malgré la meilleure complaisance, chaque piqûre provoque du malaise et des vomissements qui les forcent à renoncer rapidement à la thérapeutique morphinée, enfin il paraîtrait que les aliénés soumis au régime de la morphine ne devien- nent pas facilement morphiniques : au contraire s’ils re- viennent à l’état de santé, ce retour à la raison s’annonce souvent par une sorte d’intolérance pour le poison, de plus si ce retour s'effectue complètement, et que l’on supprime brusquement la morphine, l’aliéné guéri n’éprouve rien de la symptomatologie possible de la démorphinisation. En effet, à côté du type clinique créé par Thabitude morphinique, il en existe un autre, tout aussi complet, sinon plus menaçant de la déshabituation. Les auteurs allemands ont beaucoup insisté sur les phé- nomènes graves de la suppression brusque, mais ils n’ont pas vu le parti que l’on en pouvait tirer pour le diagnostic souvent si difficile du morphinisme chronique. Notre maître, M. le professeur Charcot, insistait derniè- rement sur ce fait dans une de ses savantes cliniques, et