La glycogenèse dans les tumeurs / par M.A. Brault.

Brault, A.

Date:: [1896?]

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Credit: La glycogenèse dans les tumeurs / par M.A. Brault. Source: Wellcome Collection.

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Nous verrons aussi que la glycogenèse s’observe dans les néoplasies d’origine inflammatoire et dans certains des parasites qui les provoquent, mais alors elle se localise et ne peut être assimilée à celle qui accom¬ pagne l’extension des tumeurs malignes. Dans ce dernier cas, la production de glycogène est plus abondante que celle que l’on observe à l’état normal dans le foie, elle n’est com¬ parable, nous l’avons dit, qu’à la glycogenèse qui préside au développe¬ ment des tissus de l’embryon où certaines membranes comme la peau nagent dans de véritables lacs de la substance. Comme la glycogenèse embryonnaire, la glycogenèse des tumeurs est indépendante de celle du foie, mais fait plus important, elle peut appa¬ raître et se maintenir alors que celle-ci est diminuée et même suspendue, que le néoplasme siège dans le foie ou en dehors de lui. L’ensemble des documents que nous présenterons pour soutenir cette thèse, viendra confirmer l’idée émise par Claude Bernard dans une leçon consacrée à l’étude de la glycogenèse chez les Invertébrés, où, compa¬ rant le rôle du glycogène à celui de l’amidon, il disait : « Nous con¬ sidérons les faits précédents comme suffisants pour établir l’univer¬ salité de la fonction glycogénique et sa nécessité dans la nutrition générale aussi bien pour les animaux que pour les plantes (1) ». Claude Bernard ne donna cependant pas à cette doctrine tout le dé¬ veloppement qu’elle comportait. Jamais il ne s’exprima d’une façon très formelle sur les rapports qu’il pouvait y avoir entre la glycogenèse des tissus et la glycogenèse hépatique. Sur ce point, son opinion resta toujours indécise, comme en témoigne l’idée qu’il n’écarta jamais com¬ plètement de voir dans la glycogenèse embryonnaire une sorte de fonction vicariante destinée à venir en aide à l’organisme en attendant que le foie fut en état de la remplir. Ailleurs, il indiquait dans quelle direction devaient être poursuivies les recherches. Voici une citation qui deux ans auparavant résumait toute sa pensée à propos des relations qu’il supposait exister entre la matière glycogène dans les muscles et dans le foie : « Toutefois, il faudrait encore recher¬ cher, dans des conditions particulières, à démontrer directement que la matière glycogène des muscles vient bien du foie. Il y a des faits positifs qui montrent que cette substance se rencontre dans les muscles; ainsi chez les fœtus, chez les animaux hibernants, chez les grenouilles, même pendant l’hiver, le foie et les muscles sont remplis de matière glycogène ; mais chez les fœtus, la matière glycogène existe dans les muscles avant d’exister dans le foie. Alors, dans ce dernier cas, on ne peut pas faire venir la matière glycogène du foie ; mais il y a ailleurs (dans le placenta, l’amnios, l’intestin), des cellules glycogéniques. (1) Cl. Bernard, Leçons sur les phénomènes de In vie communs aux animaux et aux végétaux, 1879, t. II, p. 11G.