Hémophilie articulaire / par Pierre Cruet.

  • Cruet, Pierre.
Date:
[1910]
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Credit: Hémophilie articulaire / par Pierre Cruet. Source: Wellcome Collection.

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    localise : coude, genou, par exemple. Les attaques sont plus ou moins espacées ; elles peuvent revenir tous les ans, tous les mois, plusieurs fois par mois; ces attaques ne sont pas toujours graves, douloureuses; les trois formes sus décrites peuvent se succéder, se combiner. Mais le résultat n’en est pas moins une grande fragilité articulaire, la persistance d’empâtement au niveau des culs-de-sac, l’existence de cra- quements, la limitation des mouvements, l’atrophie muscu- laire, le tout aboutissant, si les attaques se répètent, dix, quinze, vingt fois, à intervalles rapprochés, à l’ankylose. Ce cas s’est produit chez l’un de mes hémophiles, qui présente une ankylosé presque complète du genou gauche. On voit donc qu’il n’existe pas de forme ankylosante d’em- blée dans les arthropathies spontanées, mais que l’ankylose vient tout naturellement terminer une forme chronique qui s’éternise, à la suite d’une nouvelle poussée d’hémarthrose aiguë. Cette forme est donc bien celle qu’a décrite magistra- lement Kœnig, avec ses trois phases d’hémarthrose simple, d’arthrite chronique, d’ankylose. ★ ¥ ¥ Varthropathie hémophilique grave douloureuse de la hanche, la véritable arthropathie hémophilique, celle qui survient sanstraumatisme appréciable, à la suite d’un minime effort, d’une marche prolongée, présente un aspect clinique très particulier. Elle débute insidieusement par une sensa- tion de pesanteur, de gêne : l'hémophile sent venir la crise. Puis la douleur apparaît, provoquée surtout par les mouve- ments d’extension de la marche; le malade chemine donc lé- gèrement penché en avant. Un symptôme capital fait alors son apparition : l’anesthésie de toute la zone innervée par le crural; la sensibilité s’atténue d’abord, puis disparaît tout à fait. La parésie du quadriceps suit de près l’anesthésie cu- tanée : le nerf crural, comprimé au niveau de la face anté- rieure de l’article, étranglé dans la gaine du psoas, est para- lysé, comme en témoigne bientôt la disparition du réflexe rotulien. Cette période d'augment durant douze à vingt-quatre heures, est donc caractérisée par une triade symptomatique : 1° Gêne de la marche ; 2° Limitation de l’extension ; 3° Parésie du crural.