L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier].

Cambier, O.

Date:: 1897

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Credit: L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier]. Source: Wellcome Collection.

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» chaleurs de l’été ou des froids de l’hiver eût accablé leurs forces, il » les renvoyait tous délivrés de leurs mille souffrances ; il guérissait » les uns par les douces paroles de la magie ; aux autres il offrait » d'efficaces breuvages, ou bien il appliquait des simples tout autour » de leurs membres, ou il tranchait le mal par le fer pour les rendre » à la santé (1). » L’esprit fertile des Grecs leur faisait considérer la médecine comme un présent divin et pour mieux en faire sentir les effets bienfaisants ils avaient imaginé,dans leur anthropomorphisme religieux de placer auprès des dieux le médecin Péon, chargé de veiller sur la santé des immor- tels. Mars, blessé par Diomède au siège de Troie, va se plaindre à Jupiter qui ordonne à Péon d’appliquer sur la blessure du dieu un baume exquis qui doit le guérir sans peine. (Iliade, ch. Y. in fine). Si l’existence d’Esculape ou Asclépios ne semble pas douteuse, il est probable toutefois, que la légende a voulu résumer en lui les premiers efforts des Grecs dans la connaissance de la médecine. Les leçons que le maître reçoit de Chiron, les remèdes qu’il tire du sol et Y utilisation des sources thermales montrent bien l’esprit observateur de la nation. D’autre part l’intervention d’Apollon, dieu du soleil, et l’établissement des Asclépieions semblables aux Sérapéions des prêtres- médecins de l’Egypte prouvent que les Grecs ont puisé dans ce pays et en Orient beaucoup de leurs notions sur l’art de guérir (2). Un des côtés les plus curieux de l’histoire de la médecine et de l’assistance médicale est la présence en Grèce, fort anciennement, de quelques Scythes très humains et très dévoués qui,à certains moments et à l’occasion surtout de terribles épidémies, vinrent donner leurs soins au soulagement des habitants. Quelle fut la cause de ce mouve- ment sympathique qui entraîna ces sauvages enfants des steppes vers un pays qui leur était inconnu pour y remplir une mission de bienfai- sance ? Tout ce qu’on sait de positif à cet égard, c’est que la Grèce paraît avoir exercé sur ces barbares une sorte d’attraction et que l’accueil bienveillant qu’ils trouvaient dans ce pays favorisait ces relations. Celles-ci persistèrent longtemps après la période quasi- légendaire, car lions voyons le Scythe Anacharsis entreprendre un voyage considérable dans le seul désir de visiter la Grèce et de s’entre- tenir avec Solon. Chaque année des Scythes se rendaient à Athènes où ils étaient employés soit comme hommes de peine, soit comme gardes municipaux (3). (1) Pindark. 3me Pythiquc. Trad. de Poyard. (2) Y. à ce sujet Littré. Œuvres d’Hippocrate. Introduction. T. I. (3) La garde municipale d’Athènes était composée de mille Scythes ou archers que l’on désignait sous le nom de toxotai ou toxotes à causé de leur habileté à lancer des flèches. Leurs chefs s’appelaient toxarques. On a prétendu