Remarques à propos d'un cas de salpingite blennorrhagique / par E. Reymond.

  • Reymond, E., 1865-1914.
Date:
1895
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Credit: Remarques à propos d'un cas de salpingite blennorrhagique / par E. Reymond. Source: Wellcome Collection.

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    anses d’intestin et une paroi si mince et si friable qu’elle se rompt dès qu’on cherche à la détacher; il s’échappe de la poche 50 gr. envi- ron d’un liquide purulent, ayant à peu près la consistance et la couleur du petit lait, et qu’on reçoit, autant que possible, sur des compresses et des tampons. Cette poche vidée, on peut amener au dehors la trompe et l’ovaire droit. La trompe est longue, rouge, dilatée à son extrémité externe; son pavillon est incomplètement fermé par le recroquevillement des franges en dedans et, à ce niveau, la trompe communiquait avec la poche péritonéale. L’ovaire, gros comme une orange, est fluctuant ; on ponctionne et on retire 30 gr. de sang pur. M. Terrier, après avoir fait l’ablation des annexes droites, amène au dehors les annexes du côté gauche; la trompe est augmentée de volume, contournée sur elle-même ; le pavillon est fermé, de même que du côté droit la lumière est libre à l’extrémité utérine de la trompe ; le pus contenu est crémeux et épais. L’ovaire est petit, légèrement scléro-kystique. Nous avons successivement examiné le liquide contenu dans la poche péritonéale, le pus de la trompe droite, celui de la trompe gauche ; nous avons, dans ces trois examens, trouvé des gonocoques. Réflexions. — La présence de gonocoques dans le pus d’une trompe, constatée au microscope, n’est plus aujourd’hui chose rare ; nous avons pu, dans notre thèse, en réunir un certain nombre, et avons eu depuis l’occasion d’en constater personnellement d’autres cas. Si nous présentons aujourd’hui ces pièces à la Société, c’est pour avoir l’occasion d’insister sur l’aspect macroscopi- que des salpingites blennorrhagiques, aspect que nous avons décrit et dont ces trompes ne sont qu’un nouvel exemple ; c’est, d’autre part, pour dire quelques mots des caractères présentés par le pus. Ce qui dans ces annexes nous frappe tout d’abord, c’est la localisation de l’infection ; la trompe contient du pus, l’ovaire n’en contient pas : tel est le grand caractère de la salpingo- ovarite blennorrhagique ; au cours de l’opération, on aurait pu croire un instant que cette malade allait faire exception ; l’ovaire droit, en effet, amené en dehors de la plaie, se pré- sentait distendu par une collection volumineuse ; mais dans une salpingo-ovarite blennorrhagique une collection de l’ovaire ne pourrait être qu’un kyste séreux ou un kyste san- guin; c’était dans ce cas un kyste sanguin constitué, comme on peut s’en rendre compte, par plusieurs poches s’ouvrantles unes dans les autres et distendues par une hémorrhagie qui