Mémoire sur une nouvelle espèce de tumeurs bénignes des os, ou tumeurs à myéloplaxes : thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue le 29 mars 1860 / par Eugène Nélaton.

  • Nélaton, Eugène.
Date:
1860
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Mémoire sur une nouvelle espèce de tumeurs bénignes des os, ou tumeurs à myéloplaxes : thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue le 29 mars 1860 / par Eugène Nélaton. Source: Wellcome Collection.

    15/388 (page 13)
    l’échelle des tissus morbides, d’une part, des types de bénignité, de l’autre, des types de malignité ; et si ces types ne sont pas abso- lus, ils sont néanmoins suffisants pour guider dans la pratique chi- rurgicale. L’étude, la connaissance exacte de ces types est de nature à éclairer le jugement du clinicien dans les cas plus complexes; elle offre par conséquent un intérêt de premier ordre; mais il faut avouer qu’à ce point de vue l’histoire des tumeurs a besoin de subir sur une foule de points, et à la faveur d’observations patientes et persévé- rantes, une véritable restauration. Certes, on est encore bien peu avancé dans la connaissance des tissus qui correspondent le plus souvent au sein de l’économie à une évolution pernicieuse; on peut même se demander s’il en existe réellement un seul bien caractérisé qui jouisse avec une cer- taine constance de cette funeste prérogative; pour le moment, il est seulement permis d’entrevoir que ce sont les tissus épithéliaux, fibro- plastiques, et surtout les modifications si fréquentes et encore si mal précisées des éléments glandulaires, qui se trouvent le plus habituellement dans ces conditions fâcheuses, et qui méritent dès lors d’éveiller les plus grands soupçons sur la question de diathèse, de récidive, de cachexie et de généralisation : on pourrait les appeler à juste titre des tissus pathologiques suspects ; cela vaudrait certai- nement mieux que de les appeler cancéreux (1). (1) Il n’est aucune espèce de tissu organique qui ne puisse prendre naissance tantôt sous l’influence d’un vice nutritif purement local, tantôt sous l’influence d’un vice général ou diathèse (les exemples de lipomes, fibromes ou chondromes généralisés; les exemples bien plus nombreux de tumeurs glanduleuses, épithé- liales ou fibro-plastiques, restées parfaitement bénignes, en sont des preuves ir- récusables): qu’elle soit générale ou locale, l’aberration nutritive peut porter sur une seule ou sur plusieurs espèces d’éléments anatomiques, peut donner lieu, par conséquent, à la production, dans un point déterminé, d’un seul ou de plu- sieurs tissus différents (tumeur simple ou tumeur complexe). Le vice général donne naissance, tôt ou tard, au développement de plusieurs tumeurs dissémi- nées dans l’organisme (tumeurs généralisées). Le vice local, ordinairement limité