Traité analytique de la digestion, considérée particulièrement dans l'homme et dans les animaux vertébrés / par N. Blondlot.

Date:
1843
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Credit: Traité analytique de la digestion, considérée particulièrement dans l'homme et dans les animaux vertébrés / par N. Blondlot. Source: Wellcome Collection.

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    lion, connue le voulait Hippocrate, ni une fermenta- tion ou une dissolution telle que l'entendent certains chimistes, ni enfin une trituration mécanique dans le sens restreint que Ton accorde généralement à celte ex- pression ; mais que c’est un peu de tout cela, et que la nature fait contribuer alternativement à son œuvre les forces physiques et chimiques de manière qu’elles se prêtent une mutuelle assistance. Au surplus, n’en est-il pas de même pour la plupart des procédés employés dans les arts ou dans l’industrie, procédés grossiers en comparaison de ceux que la na- ture met en usage dans le laboratoire où elle prépare les matériaux qui doivent s’incorporer dans l’économie ani- male ? Par exemple, que fait le chimiste dans la simple ex- traction des sucs que renferment les végétaux herbacés ou parenchymateux? Ne commence-t-il pas par faire agir sur eux les forces mécaniques, en les écrasant dans un mortier, avant de les soumettre, dans une cornue, à l’action chimique de quelque menstrue? Ne les passe- t-il pas ensuite à travers un filtre ou un tamis?Enfin,ne termine-t-il pas son opération en soumettant le résidu à une pression plus ou moins forte, pour en retirer les dernières parcelles de matière soluble? Eh bien, toutes ces opérations successives, tant mécaniques que chi- miques, ont lieu dans le tube digestif, avec un de- gré de perfection que l’art ne saurait imiter que de fort loin : ici, en effet, le mortier où les matières éprouvent d’abord une trituration grossière, ce sont les dents; la cornue où s’opèrent les réactions chimiques, c’est l’estomac; l’intestin grêle est bien un tamis ou un