Volume 2

Médecine navale ou nouveaux éléments d'hygiène, de pathologie et thérapeutique médico-chirurgicales / [C.P. Forget].

  • Forget, C. P. (Charles-Polydore), 1800-1861
Date:
1832
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Credit: Médecine navale ou nouveaux éléments d'hygiène, de pathologie et thérapeutique médico-chirurgicales / [C.P. Forget]. Source: Wellcome Collection.

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    L’onanîsme porté à l’excès l’engendre aussi fréquemment. Les causes morales nous offriront de puissants motifs à l’invasion de cette maladie ; déjà nous avons parlé de l’am- bition, de l’irascibilité, de la paresse et de l’ennui; mais nous ne saurions trop insister sur l’empire de l’exemple et la fré- quentation des hypocondriaques comme cause déterminante; la lecture des livres de médecine agit d’une manière analo- gue ; la nostalgie, enfin, est une cause fréquente d’hypo- condrie; aussi les individus faibles et craintifs y sont-ils plus sujets que les hommes actifs et courageux. Rien de plus variable que les symptômes éprouvés par les hypocondriaques ; il est vrai de dire cependant que ces symptômes se rapportent dans l’immense majorité des cas aux organes digestifs, témoins ces pesanteurs épigastriques, ces flatuosités qu’ils éprouvent si souvent; en conclurons-nous que ces symptômes constituent l’hypocondrie ? Non sans doute, car s’ils précèdent quelquefois l’aberration mentale, ils ne font que la provoquer, et nous ajouterons que celle-ci peut les produire : qui ne sait que les contentions d’esprit sont une cause puissante de mauvaises digestions , et qui ne comprend qu à force d’écouter son estomac, celui-ci peut finir par devenir malade; il n’est pas rare de rencontrer des individus qui se croient atteints d’anévrysmes, et chez lesquels , en effet, le rythme circulatoire finit par prendre le caractère des palpi- tations qui se trouvent produites comme celles qu’eDgendre la peur, la mélancolie érotîque, etc. Une lésion ainsi suscitée, les désordres suivent une marche croissante, de là la multi- plicité des caractères anatomiques attribués à l’hypocon- drie ; ces lésions s enchaînent mutuellement, et il vient une époque où l’hypocondrique peut légitimement se croire affecté d’une foule de maladies. La physionomie des malades exprime l’inquiétude et la souffrance; chez quelques-uns le teint pâlit, chez d’autres il persiste dans sa fleur, malgré les anxiétés les plus vives et