Essai sur les origines du journalisme médical français : suivi de sa bibliographie.

  • Chereau, Achille, 1817-1885.
Date:
1867
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Credit: Essai sur les origines du journalisme médical français : suivi de sa bibliographie. Source: Wellcome Collection.

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    remarquez-le bien). Il frappe à la porte de la communauté de Saint-Gosme qui le repousse; il ne songe même pas à se faire ouvrir le sacré palais de la rue de la Bûcherie ; mais la Faculté de Caen le doctorifie, et, après l'avoir revêtu de la robe de pourpre, du cbaperon, de l'her- mine, du livre, de l'anneau d'or, des gants et du bonnet, elle lui délivre un diplôme portant ces signatures . P. de Mezeray, doyen; Maheu, Calard, Postel (1). Maître Nicolas peut devenir alors médecin ordinaire de la maison de Monsieur (2), narguer la Faculté de Paris, faire la médecine dans la capitale comme les autres docteurs approuvés, y tenir un laboratoire (3), serrer la main sympathique de Daquin, premier médecin du roi, qui l'encourage, le pousse dans la voie des innovations, des annonces. Car, il faut bien le dire : Daquin, issu de la Faculté de Montpellier, et qui, pour ce motil, était l'ennemi-né de l'école de Paris ; Daquin, qui du faîte des grandeurs, devait tomber, lui et sa famille, dans une disgrâce complète, et aller mourir exilé à Vichy; Daquin, enfin, le créateur de la Chambre royale (i), comprit, avec un flair merveilleux, le parti qu'il pour- rait tirer d'un homme tel que de Blégny, lequel, « bien fait, toujours proprement vêtu, par- lant et écrivant aisément, studieux, inventif, laborieux (5), » serait un docile instrumenta ses projets. Miner l'autorité séculaire de la Faculté de Paris, amoindrir son prestige, dompter son orgueil, tel fut toujours le but de cet archiâtre royal, qui battit, en quelque sorte, la grosse caisse sur le dos de maître Nicolas. Se sentant si fortement appuyé, ce dernier, dont l'activité est prodigieuse, institue chez lui, rue Guénégaud, des conférences dans lesquelles sont débattues les diverses questions scienti- fiques, l'intérêt des découvertes qui voyaient le jour; il ouvre, encore chez lui, une infirmerie pour les pauvres honteux; il fonde une colossale maison de santé, où riches et pauvres pou- vaient avoir l'espoir de guérir de leurs infirmités, un laboratoire de chimie qu'il ne craint pas de baptiser de Laboratoire des Quatre-Nalions, par cela seul que ses fourneaux chauffent sur la place de ce nom; il invente, comme je l'ai déjà dit, un véritable almanach des 25,000 adresses, qui n'est pas le bouquin le moins curieux de ses livres, et qui fait aujourd'hui nos délices; il coopère activement à la traduction du Nuntius sidereus de Galilée, battant ainsi en brèche la vanité de l'astrologie et les fourberies des astrologues (6) ; il reçoit l'approbation 5» La doctrine des rapports de chirurgie. Lyon, 1684, iu-12. 6° Du bon usage du thé, du café et du chocolat pour la préservation et la guirison des maladies, 1687; in-12. 7° Secrets concernant la beauté et la santé. Paris, 1688 et 1689; in-8°, 2 vol. 8« Plusieurs l'aclums, plusieurs pamphlets, et des mémoires historiques. (1) Ce doctorat est du 8 octobre 1683. II y a une lettre du doyen de la Faculté de Caen qui le confirme, et qui esl datée du 16 novembre 1683. (2) Brevet du 25 janvier 1685. (.3) Arrêt du Grand conseil; 9 mars 1688. (4) Il avril 1673. (.5) Voyez Dionis, Cours d'opérations, édit. de De La Faye, 1757 ; in-8°, p. 330. (.6) Cetle traduction n'est pas de Klégny, mais de l'abbé de Castelet. De Blégny l'a insérée sous le titre de Messager céleste dans un numéro extraordinaire de son Jaurnal de médecine (1er octobre 1681), et l'a l'ait itnprimiT à part (1681, in-12) Les astrologues y sont peints de main de maître : Adorables et saints prophètes, Des règles, des destins, sublimes interprètes..