Le germe ferment et le germe contage / par Léon le Fort.

  • Le Fort, Léon Clément, 1829-1893.
Date:
1882
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Credit: Le germe ferment et le germe contage / par Léon le Fort. Source: Wellcome Collection.

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    tràt pas dans la plaie, avait fait croire aux chirurgiens, à tort selon moi, que l’air par sa présence est la cause de la suppura- tion et que, si les plaies sous-cutanées ne suppurent pas, c’est parce qu’on les a soustraites au contact de l’air. Bien des an- nées avant Lister, M. Jules Guérin rappelait ces idées et les dé- fendait avec énergie devant l’Académie de médecine, car il pré- tendait pouvoir guérir, et même avoir pu guérir,.fans suppuration, grâce à l’occlusion pneumatique, des amputés de la cuisse. Lors de cette discussion, à laquelle je pris, dans la Gazelle hebdo- madaire, une part peut-être un peu vive, je montrai que ce n’est pas par ses qualités chimiques que l’air amène la suppu- ration dans les sections tendineuses sous-cutanées mal exécu- tées. Pour moi, la théorie des plaies sous-cutanées n’est pas autre que celle de la réunion immédiate des plaies extérieures. Sectionnez le tendon d’Achille, sans qu’un atome d’air pénètre dans la plaie ; les deux bouts du tendon coupé s’écartent, mais l’espace qu’ils laissent par leur écartement est immédiatement rempli par les parties molles intermédiaires, puisque le vide n’y saurait exister. Partout des parties vivantes sont en contact, et rien ne s’oppose à l’organisation immédiate, sans suppuratioiiy (le la faible quantité de lymphe plastique sécrétée. Mais, que l’air pénètre au moment de l’incision, ou qu’une notable quan- tité de sang s’épanche ; l’air, le sang comblent l’intervalle; les parties vivantes, au lieu d’être en contact, sont séparées par une. substance inorganisable ; la réunion par première intention ne peut avoir lieu, la plaie suppure. 11 n’y a donc rien de bien nouveau dans les doctrines de Lister au sujet de l’inlluence de l’air sur la production de la suppura- tion. La seule chose nouvelle, c’est que, d’après Pasteur, Lister attribue, ainsi que l’avait fait Lemaire, à l’action des germes atmosphériques des effets que la plupart des cbirurgiens atti-i- buaient depuis cinquante ans à l’air atmosphérique pris dans son ensemble. 11 n’est pas vrai, l’observation le démontre, (|ue le ])ausernenf de Lister, le mieux fait, mette à l’abri de la suppuration. Sur ce point, la doctrine reçoit un démenti formel ; mais, ce qui est vrai, ce qui est incontestable, c’est que la pratique de Lister fa- cilite à un haut degré la réunion par première intention. C’est même ce qui avait appelé sur cette méthode, avant qu’elle fût connue on France, la faveur des premiers adeptes de la doctrine.