Étude sur le morphinisme chronique : thèse pour le doctorat en médecine présentée et soutenue le lundi 17 décembre 1883, à 1 heure / par Daniel Jouet.

  • Jouet, Daniel, 1856-
Date:
1883
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Credit: Étude sur le morphinisme chronique : thèse pour le doctorat en médecine présentée et soutenue le lundi 17 décembre 1883, à 1 heure / par Daniel Jouet. Source: Wellcome Collection.

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    dormit, mais peu à peu sa respiration se ralentit et au bout de quel- ques heures il avait succombé sans reprendre connaissance. C’est d’ailleurs un accident assez fréquent chez les sujets atteints d'affections cardiaques ou rénales, nous l’avons observé plusieurs fois chez des vieillards à Bicctre et k la Salpétrière, et alors qu’il s’agis- sait de doses beaucoup moins fortes. Quoi qu’il en soit M. P. ne pouvant plus réussir k calmer ses acci- dents en augmentant les doses de morphine résolut d’en finir et de renoncer definitivement au médicament. Il fut envoyé le 14 février 1383 k l’Institut hydrothérapique de Passy, où i! devait êtie surveillé en même temps que traité. Redoutant la suppression brusque il s'était muni de plusieurs flacons de solution concentrée qu’il avait enfoui sitôt son arrivée dans le jardin de l’etablissement. 11 possédait aussi plusieurs seringues à injections. Nous le soumîmes k la démorphinisation graduélle en employant le chloral et les suppositoires à l’extrait thébaïque. Malgré toutes les précautions la suppression totale fut très difficile k obtenir et ce ne fut que dans les premiers jours de juin qui partit complète- ment débarrassé de la morphine, mais prenant encore quelques centi- grammes d’extrait thébaïque. Il avait été soumis aux douches froides en jet brisé répétées deux fois par jour dans le but de tonifier l’organisme. Mais ces douches avaient un effet très remarquable sur l’élimination de la morphine quelles accéléraient d’une façon évidente. Quand il suspendait les douches les symptômes de démorphinisation étaient bien moins mar- qués. Nous avons eu occasion de remarquer cette même particularité dans un autre cas. Ainsi que nous l’avons vu par cette observation, la mort - survenant aussi brusquement est un accident assez fréquent chez des sujets atteints d’affections cardiaques ou rénales. Enfin certains malades succombent brutalement sans qu’il y ait d’interprétation anatomique ou physiologique possible.