Le grand botaniste et bactériologiste Ferdinand Cohn / par Jacob Seide.

  • Seide, Jacob.
Date:
1950
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Credit: Le grand botaniste et bactériologiste Ferdinand Cohn / par Jacob Seide. Source: Wellcome Collection.

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    de tout ce qui pourrait ajourner ou retarder cette assimilation fut très répandue, surtout parmi ceux qui avaient réussi à pénétrer dans les couches les plus élevées de la société. La conversion était un événement courant et sans importance. Nombreux furent ceux de son entourage et même les membres de sa famille qui ont franchi ce pas. S’il avait lui aussi coupé le dernier lien avec le judaïsme, l’événement n’aurait pas été surprenant. Cepen¬ dant, après tout ce que nous avons appris au sujet de sa probité, son honnêteté et sa noblesse de cœur, il nous eût été difficile de com¬ prendre, de sa part, une telle trahison envers son peuple. En effet, nous voyons qu’il quitte Breslau, sa ville natale, et la maison maternelle et s’en va à Berlin lorsqu’on lui fait savoir qu’il ne pourra pas obtenir son diplôme de docteur à cause de ses origines juives. Une autre fois, lorsque sa nomination au professorat tardait beaucoup et bien qu’il ait été convaincu que la conversion lui per¬ mettrait de vaincre toutes les difficultés qui se dressaient sur son chemin, il ne choisit pas cette voie facile et habituelle à l’époque et resta fidèle à la foi de ses ancêtres. Nous ne savons pas grand chose de ses sentiments intimes à l’égard du judaïsme dans la période très tardive de sa vie. Dans ses mémoires nous ne trouvons aucune allusion à ce sujet. Ce n’est que dans le journal de son enfance qu’il rappelle son amour de la tradition et son attachement au judaïsme, cachés dans son cœur. Tout cela n’a rien d’étonnant, car les juifs de Silésie ont appartenu à un des blocs les plus grands et les plus solides du judaïsme polonais et ne s’en sont détachés pratiquement qu’à la fin du XVIIT siècle. Le processus de l’assimilation occidentale n’a commencé chez eux que tardivement, par rapport à celui des juifs d’Allemagne occi¬ dentale. Nous savons également qu’au fur et à mesure que la situation économique et politique des juifs de Silésie s’améliorait, la distance qui les séparait de leurs frères polonais augmentait, entraînant une diminution de leur attachement au judaïsme. COHN était un vrai fils de sa génération, aussi à l’égard du judaïsme; en tout cas nous n’avons aucune preuve du contraire. Un fait caractéristique mérite d’être souligné, même si en cela il ne se distingua pas des autres fils de son peuple et de sa génération. Ses relations sociales sont principalement avec des juifs. Son épouse, Paula Reichenbach, était la fille d’un commerçant juif très connu (c’est elle qui édita, avec l’aide du professeur Rosen, la seule biographie que nous possédons sur COHN) et ses amis les plus intimes étaient tous des juifs. En fin de comptes, il ne nous reste qu’une seule preuve positive de son attachement au judaïsme, c’est le fait qu’alors que beaucoup de sa génération et de sa position quittèrent le judaïsme, COHN