D'une nouvelle espèce de tumeurs bénignes des os, ou tumeurs à myéloplaxes / par Eugène Nélaton.

  • Nélaton, Eugène.
Date:
1860
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Credit: D'une nouvelle espèce de tumeurs bénignes des os, ou tumeurs à myéloplaxes / par Eugène Nélaton. Source: Wellcome Collection.

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    remet avoir détruit beaucoup et profondément, tandis qu'en réalité on s'est borné à masquer par des eschares noirâtres et plus ou moins superficielles, et à dérober ainsi au contrôle de l'exploration tous les germes que l'on voulait anéantir et dont on n'a peut-être fait qu'exciter la rapide reproduction. Les caustiques chimiques échap- pent à ces graves inconvénients ; ils sont d'une application bien plus facile, occasionnent moins d'excitation, moins de douleur, peuvent être laissés à demeure aussi longtemps qu'on le juge nécessaire, pénètrent et s'infiltrent dans les tissus malades, en vertu de leur solubilité, à la profondeur que l'on désire, et poursuivent de cette manière l'altération jusque dans les dernières anfractuosités et aréoles du tissu osseux. La pâte au chlorure de zinc, la pâte de Canquoin, ayant été appliquée avec un plein succès dans un cas qui cependant était peu favorable (obs. 17), nous pensons que ce caustique flexible et d'un maniement si commode doit être adopté préférablement à tout autre. On en dépose des plaques d'une certaine épaisseur (en général de 2 à 4 ou 5 millimètres) sur toute la surface interne de la loge osseuse ou ostéo-fibreuse, on les comprime quelques instants avec la pulpe du doigt pour les rendre adhérentes aux aspérités, les mouler sur elles et les faire pénétrer plus profondément encore, s'il est possible, dans les espaces aréolaires et anfractueux; puis, on bourre avec de la charpie toute la partie centrale de la cavité, afin de les maintenir exactement appliquées pendant le temps nécessaire et se mettre ainsi à l'abri de toute diffusion regrettable. Ordinaire- ment trois ou quatre heures suffisent pour obtenir une destruction très-profonde, qu'on peut estimer approximativement à plusieurs millimètres, mais qui varie nécessairement suivant l'épaisseur des plaques caustiques employées. Trame osseuse et substance charnue, tout est mortifié à la fois : au bout de quelques jours, on commence à détacher, avec des pinces, des eschares molles et noirâtres accom- pagnées de petits fragments calcaires nécrosés, mais ce n'est qu'au bout de plusieurs semaines que se détachent les lamelles ou cloisons osseuses d'un certain volume qui ont été réduites à l'état de séques-