Histoire chirurgicale de la guerre au Tonkin et à Formose, 1883-1884-1885 / par H. Nimier.

  • Nimier, H. (Henri), 1857-
Date:
1889
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Credit: Histoire chirurgicale de la guerre au Tonkin et à Formose, 1883-1884-1885 / par H. Nimier. Source: Wellcome Collection.

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    L'extrémité acérée blessait nos hommes aux jambes; elle était particulièrement redoutable pour les tirailleurs tonkinois, qui marchaient pieds nus. On se figure difficilement ce qu'il fallut de bras et de patience à nos adversaires pour disposer ces moyens de défense que, dans sa marche sur Tuyen-Quan, la colonne rencontra en nombre incalculable, pendant près d'une lieue, cachés dans les hautes herbes qui bordaient le sentier ou dépas- sant légèrement le sol de celui-ci. Mon collègue le docteur Achard a trouvé, aux environs du Kep, certains pieux dont l'extrémité était enduite d'une sub- stance noirâtre (il n'a pu en reconnaître la nature) qui lui a semblé avoir sur les plaies une influence irritante. CHAPITRE II. QUELQUES REMARQUES SUR LES COUPAS DE FEU, RELATIVES A LA DISTANCE DES COMBATTANTS ET A LEURS POSITIONS RESPECTIVES. S'il est intéressant pour le chirurgien de connaître la distance à laquelle un coup de feu a été reçu, il est d'ordinaire difficile de la préciser. D'une façon générale, au Tonkin, d'après ce que j'ai vu et d'après les réponses des blessés et des officiers ques- tionnés à cet égard, j'estime que la majeure partie des coups de feu furent reçus à 200, 300 et 400 mètres de l'ennemi. Au delà, le tir des Chinois avait peu de justesse, et, plus rapprochés, les adversaires se trouvaient séparés par un tel nuage de fumée, que le tir était sans précision et généralement beaucoup trop haut. Cette dernière circonstance explique pourquoi des hommes furent blessés à 800 et 1000 mètres; vu leur faible effectif, les colonnes, dans toute leur longueur, étaient exposées au feu de l'ennemi. Mais, à côté de ces coups reçus à longue distance, on en observa un bon nombre tirés pour ainsi dire à bout portant, cela chaque fois qu'il fallut s'ouvrir un passage à la baïonnette pour rompre les lignes ennemies ou pénétrer dans leurs forts (Lam, Kep, TaïHoa).