Volume 2

Anatomie chirurgicale, ou description exacte des parties du corps humain, avec des remarques utiles aux chirurgiens dans la pratique de leur art ... / [Jean Palfijn].

  • Palfijn, Jan, 1650-1730.
Date:
1753
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Anatomie chirurgicale, ou description exacte des parties du corps humain, avec des remarques utiles aux chirurgiens dans la pratique de leur art ... / [Jean Palfijn]. Source: Wellcome Collection.

    15/608 (page 5)
    La régénération de l’Epiderme fe fait aifément dans les fujets vivans, lorfqu’il a été détruit par quelque caufe intérieure ou extérieure. Cette membrane n’eft pas formée, comme les An¬ ciens l’ont crû, par la condenfation des vapeurs qui exhalent du corps, par la trânfpiration ; mais elle eft bien plutôt produite, comme le veut Leeuvenhoek, par l’expanfîon des conduits excrétoires de la peau; ou, comme le prétend M. Ruyfch , par l’expanfion des pa¬ pilles nerveufes du même organe, qui forment entre elles plufîeurs petites lames ; ou peut-être , félon qu’il paroit encore plus probable à M. Heifter , elle peut être formée de l’une & de l’autre maniéré; c’eft-à-aire , & par l’expanfion des conduits excrétoires de la peau * & par celle des papilles nerveufes. Tout cela n’eft guère prouvé : ce font pures hypo- thèfes ; & il n’y en a pas une de fatisfaifante. J’aime- rois mieux penfer que l’Epiderme eft fait de la même matière qui fait les poils, parce qu’eu égard à l’infen- fibilité des poils & de l’épiderme , à leur féchereffe , à leur prompte régénération, &c. il y aune grande analogie entre ces parties : je ne pro.pofe cependant cela que comme une conjeéture, un peu moins defti- tuée de vraifemblance que les hypothèfes que je viens de rapporter. M. Morgagni eftime que la cuticule n’eft autre chofe que la furface de la peau, qui s’eft endurcie par la com- preftion de l’air extérieur, qui la rend prefque calleufe ; ce qui fait qu’elle eft infenfible, & comme une partie morte : les Anciens avoient tous cette idée : c’étoit l’explication reçue, M. Morgagni n’a fait que réveil¬ ler une opinion furannée , & qui eft démontrée fauftè par l’Epiderme qui fe trouve au fœtus, qui n’a pas en¬ core été comprimée par l’air dans le fein de fa mere. Le principal ufage de cette première enveloppe , eft ufages dé de modifier l’attouchement, qui auroit été douloureux, rppiderme,, fi i’impreftion des objets taftiles, s’étoit faite immé¬ diatement fur les papilles nerveufes de la peau : l’Epi¬ derme empêche encore la fortie des liqueurs, par les extrémités des vaifleaux qui s’y terminent : de plus, rendant la furface de la peau unie ,* égale & polie , il contribue beaucoup à la beauté ; car plus la cuticule eft déliée & diaphane, plus le teint eft brillant & délicat. Quand l’Epiderme s’épaiftit& qu’il devient