Discours sur Philippe Pinel, son école, et l'influence qu'elle a exercée en médecine : prononcé devant la Société médicale d'émulation de Paris, dans sa séance publique du 5 décembre 1827 / par I. Bricheteau.

  • Bricheteau, I. (Isidore), 1789-1861.
Date:
1828
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Credit: Discours sur Philippe Pinel, son école, et l'influence qu'elle a exercée en médecine : prononcé devant la Société médicale d'émulation de Paris, dans sa séance publique du 5 décembre 1827 / par I. Bricheteau. Source: Wellcome Collection.

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    C «6 ) et ses élèves; il était maire de la commune, et la , comme ailleurs , le bienfaiteur des malheureux. La vie de Pinel fut celle d’un homme de bien, d’un phi- lantrope et d’un sage; ses goûts et ses mœurs étaient d’une simplicité antique. 11 y avait, dans ses habitudes et dans tout son extérieur, je ne sais quelle bonhomie qui mettait de suite a l’aise ceux que la grande réputation de ce médecin célèbre amenait chez lui. Jamais homme ne fut plus accessible, au temps même de sa plus grande renommée et de ses innom- brables occupations. Pinel se serait reproché d’avoir éconduit même un de ses ennuyeux hypocondriaques qui lassaient journellement sa patience par l’interminable exposé de leurs maux. Doué d’une âme tendre et généreuse, Pinel était connu par sa facile bonté envers les infortunés et ceux qui avaient l’adresse de paraître tels à ses yeux; sa bourse leur était tou- jours ouverte, et souvent l’on fut obligé de mettre un terme a ses largesses en éloignaut, à son insu , les demandeurs qui assiégeaient sa porte. Avec un pareil penchant, nonobstant des places assez bien rétribuées, et le grand nombre de consultations qui lui étaient journellement demandées en France et 'a letran- ger, ce vénérable médecin ne devait pas être riche : aussi jouissait-il à peine de l’aisance nécessaire à son âge et h ses infirmités a l’époque de la dissolution de l’ancienne Ecole de médecine, dissolution qui entraîna la destitution de plu- sieurs professeurs célèbres qui, connue lui, avaient illustré l’enseignement médical en France. Pinel, en apprenant cette catastrophe, demanda, sans s’émouvoir, quels étaient les nouveaux élus, et on connaît l’exclamation qui lui échappa â cette occasion. Un autre jour, quelqu’un parlant en sa pré- sence des droits qu’il avait à une pension de retraite, il s’écria avec cette vivacité qu’on lui connaissait : Non, non , je n’ai besoin de rien, c’est à mon collègue *** qu’il faut penser. Les dernières années de Pinel se sont passées dans une sorte d’enfance, suite de plusieurs attaques d’apoplexie ; il était né, en 174^ , à Saint-Paul, près Lavaur, département du Tarn. Il est mort à Paris, le 26 octobre 1826, à l’âge de quatre-vingt-un ans, d’une affection du cerveau et des pou- mons. Il était de petite taille, mais d’une constitution ro- buste ; sa physionomie douce, spirituelle, fortement empreinte des rides de l’âge, offrait quelque chose d’antique; a son as-