De la folie au point de vue philosophique ou plus spécialement psychologique étudiée chez le malade et chez l'homme en santé / par Prosper Despine.

  • Despine, Prosper, 1812-1892.
Date:
1875
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Credit: De la folie au point de vue philosophique ou plus spécialement psychologique étudiée chez le malade et chez l'homme en santé / par Prosper Despine. Source: Wellcome Collection.

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    même de remords, toutes les conclusions de l'étude que j'ai faites sont confirmatives des données émises par le Dr P. Despine '. Quelque étonnantes que soient ces con- séquences, si les faits sont authentiques, il faut les accepter honuètement, et, suivant la maxime de Virchow : « nous devons prendre les choses comme elles sont réellement et non comme nous nous imaginons qu'elles sont ». Bien que nous n'acceptions pas l'axiome par trop accentué du D1'Des- pine sur la folie morale des criminels, son travail, fortifié par notre propre étude, nous fournit d'importants enseigne- ments, savoir : que les criminels présentent comme classe une nature psychique inférieure, abaissée ; que les facul- tés instinctives ou morales chez les grands criminels et chez les récidivistes sont tellement faibles qu'elles rendent leurs tendances au crime souvent irrésistibles 3, indiquant chez beaucoup un grand défaut, et chez un bon nombre une absence totale de se;.s moral. Ces vues pourront pa- 1 Notre opinion à l'égard de l'insensibilité morale des criminels est loin d'être aussi absolue que le pense M Bruce Thompson. Si elle est absolue pour les criminels qui préméditent et commettent le crime de sang-froid, ii u'en est pas de même pour les criminels qui commettent le crime sous l'in- lluence d'une passion violente, soit aiguë, soit incessante. Si bien que nous avons cité des criminels qui ont éprouvé le remords avec tous ses caractères. Nous avons même démontré que certaines filles-mères pouvaient réprouver moralement l'infanticide au moment même où elles le commettaient. Si l'on tient compte de ces cas, où le remords est possible, et où on l'observe en réalité, l'opinion que le Dr Bruce Thompson s'est faite à l'égard de l'insen- sibilité morale des criminels, en étudiant les nombreux pensionnaires de la prison dont il est le médecin, devient exactement semblable à la nôtre. ( Note du Dr Despine. ) 3 Nous venons devoir, dans la note précédente, que notre axiome com- porte des exceptions que nous avons spécifiées nous-même, et qu'il n'a point le caractère d'exclusivité qu'on lui a attribué à tort. Le sens moral, mo- mentanément étoullé par une passion violente sous l'influence de laquelle un crime se commet, reparait après la cessation de la passion, et avec lui le remords. (Note du DrD.) 3 Le mot irrésistible est ici impropre, parce que si les criminels cèdent à leurs désirs pervers, veulent ce que ces désirs demandent, ce n'est point parce que ces désirs ont une puissance extrême, irrésistible, mais parce qu'aucun sentiment moral ne leur résiste, ne leur fait opposition. ( Note du Dr D.)