De la folie au point de vue philosophique ou plus spécialement psychologique étudiée chez le malade et chez l'homme en santé / par Prosper Despine.

  • Despine, Prosper, 1812-1892.
Date:
1875
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: De la folie au point de vue philosophique ou plus spécialement psychologique étudiée chez le malade et chez l'homme en santé / par Prosper Despine. Source: Wellcome Collection.

Provider: This material has been provided by the Harvey Cushing/John Hay Whitney Medical Library at Yale University, through the Medical Heritage Library. The original may be consulted at the Harvey Cushing/John Hay Whitney Medical Library at Yale University.

    546/1024 (page 530)
    et bien faite pour frapper l'imagination d'un enfant impres- sionnable, resta gravée dans son esprit et devint l'objet d'hallucinations qui, sous l'influence du réveil de l'esprit religieux, se manifestèrent chez lui à un âge beaucoup plus avancé. Son bonheur était de converser avec les membres du clergé sur la foi et la charité, deux sujets à l'égard desquels on peutcommettredeserreurs, sansqueces erreurs soient des objets de folie, et sans que la confiance que l'on a dans ces erreurs puisse constituer un aveuglement moral. Lorsqu'il était absorbé dans la prière, il pouvait suspendre presque entièrement son haleine, et il semblait respirer à peine, phénomène qui se manifestait simultanément avec le pouvoir qu'il prétendait posséder d'entrer dans le monde spirituel sans quitter son enveloppe de cbair, c'est à-dire de tomber en extase. A ce propos, le Dr Maudsley fait observer que les enfants menacés d'épilepsie ou de folie ont eu parfois des états extatiques, et que ces états se transforment progressivement en attaques choréiques qui ont pu alterner avec des attaques d'épilepsie, ou qui ont définitivement succédé à ces attaques. Nous reconnaissons l'exactitude des faits énoncés par le savant docteur anglais, mais le cas de Swedenborg n'a aucun rapport avec eux. Les extases de cetenfant avaient une cause toute psychique, l'exaltation du sentiment religieux, et ces extases, n'ayanl point une origine pathologique, n'ont point dégénéré chez lui ni en chorée, ni en épilepsie. L'extase, avons-nous démontré, n'a rien en elle-même de ce qui constitue la folie. On ne peut donc tirer de l'extase seule aucune preuve de folie. Swedenborg vécut ainsi jusqu'à 20 ans dans le monde imaginaire. Ses facultés intellectuelles, loin de faiblir après un vif éclat, ainsi que cela arrive chez les jeunes gens pré- disposés aux névroses graves, s'affermirent. Alors il se livra avec ardeur à l'étude des mathématiques. Ses travaux importants le firent nommer conseiller de commerce, puis assesseur ai: conseil des mines. Dans ce poste, il fit preuve d'un grand génie inventif par la confection de machines nou-