De la dignité et du charlatanisme en médecine / par L. Germe.

  • Germe, L.
Date:
1887
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Credit: De la dignité et du charlatanisme en médecine / par L. Germe. Source: Wellcome Collection.

    40/52 (page 38)
    M. le secrétaire a lu le désaveu que M. Baran avait fait la veille au Conseil du Collège (des chirurgiens). On a recueilli les voix, et il a été décidé que l’interdiction de M. Daran serait levée. Dans son désaveu inscrit dans les registres, il affirme que « la susdite lettre a été écrite et insérée dans le Mercure sans sa connaissance ni sa participation ; qu’il le désavoue dans tous les points comme insultant au corps de la chirurgie et contraire* à sa façon de penser. (1) » A la même date l’académie de chirurgie avait reçu des plaintes contre Lecat,célèbre chirurgien de Rouen, qui était allé faire des opérations à Lille. — On lit aux pages 450-51 du tome III des registres manuscrits : « on a dénoncé au comité des lettres des magistrats de Lille, imprimées et répandues dans le public pour y annoncer l’arrivée de M. Lecat, d’une manière qui marquerait du charlatanisme, si ces lettres eussent été concertés avec M. Lecat. » Le secrétaire perpétuel, M. Morand,fut chargé de prendre des renseignements auprès de son collègue Bagieu qui se trouvait alors en mission à Lille, Il lui écrivit pour l’informer des plain¬ tes portées à l’académie, contre Lecat et termine sa lettre ainsi ; «L’académie ayant à cœur ce qui intéresse son honneur et celui de ses membres, serait fâchée que M. Lecat se fut comporté dans son voyage comme le font les charlatans et les batteurs de campa¬ gnes, et elle désire d’être informée par vous, Monsieur, de tout ce qui s’est passé sur cela à Lille et peut-être sous vos yeux, espérant que vous voudrez bien prendre cette peine le plus tôt qu’il vous sera possible. J’ai l’honneur etc. Morand. (2)» Bagieu, de retour à Paris au moment où la lettre lui était adressée, déclara que Lecat n’avait eu aucune part aux circulai¬ res des magistrats. De son côté, Lecat écrivit à l’académie une longue lettre pour se justifier et dans laquelle il fait surtout son apologie. Malgré ses protestations sa conduite en cette circons¬ tance n’en reste pas moins entachée d’indignité. Le Dr Guardia, qui a étudié cette affaire avec soin, juge ainsi le chirugien de