De la dignité et du charlatanisme en médecine / par L. Germe.

Germe, L.

Date:: 1887

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Credit: De la dignité et du charlatanisme en médecine / par L. Germe. Source: Wellcome Collection.

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obtenir. Tantôt ils se font remarquer par leur assurance, par leur ton autoritaire et par leur impudente effronterie, ou bien ils a enfantent, dit Dechambre, de temps à autre, au sujet d’une maladie lucrative, un ouvrage dont la presque totalité des exem¬ plaires passe du magasin de l'éditeur dans leurs mains pour être distribués aux confrères, en manière d’appel à la Consul¬ tation. » (1) Souvent ils ont recours aux publications extra¬ scientifiques pour proclamer de fausses découvertes et de faux succès, et s'attribuer de pompeux éloges ; ils ont aussi recours aux affiches, aux annonces, aux circulaires, aux cartes, aux réclames etc ; ils ne négligent rien pour attirer le public. Si les malades ne se présentent pas, ils courent au devant. Semblables à ces femmes ambulantes, d’un ordre séculier du 12e siècle, qui, au rapport de Sprengel, (2) se rendaient dans les villes où se tenaient les foires, les diètes et les conciles, et y servaient les ecclésiastiques sous le nom de belles femmes, beaucoup de ces charlatans se transforment en médecins ambulants : ils vont de ville en ville prostituer l’art médical et y disputer la clientèle aux médecins résidants ; ils s’efforcent d’attirer les malades par une foule de réclames, et ceux qui ont le malheur de s’égarer dans leur cabinet ne recouvrent pas aisément leur liberté. Là, les charlatans commencent par exagérer la gravité de leur affec¬ tion, ils leur font croire à l’existence ou la menace de maux chimériques, puis ils les rassurent en leur affirmant qu'ils pos¬ sèdent les moyens de les guérir. Une fois que parla crainte et l’espérance, ils so sont emparés de îa volonté des malheureux patients, ils agissent sur eux à tort et à travers, prescrivent aux uns des traitements généralement inutiles ou même nuisibles, pratiquent sur d’autres des opérations souvent contre-indiquées, ne se souciant guère des résultats dont beaucoup sont mauvais et même déplorables, et se préoccupant avant tout de donner satisfaction à leur cupidité. 11 est aussi, Messieurs, des médecins charlalans qui parvien¬ nent à leurrer le public en procédant sous les apparences du désintéressement et de la charité. A les entendre, c’est pour (1) Loc. cit. p. 97.