De la dignité et du charlatanisme en médecine / par L. Germe.

  • Germe, L.
Date:
1887
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Credit: De la dignité et du charlatanisme en médecine / par L. Germe. Source: Wellcome Collection.

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    organisation et pousse l’analyse jusqu’à l’élément le plus simple et la particule la plus déliée ; elle en suit l’évolution depuis la fécondation de l’ovule jusqu’à la dégénérescence sénile; elle ob¬ serve les phénomènes normaux et anormaux dont la matière organisée est le siège, depuis les plus simples de l’ordre physi¬ que jusqu’aux plus délicats et plus complexes de l’ordre cons¬ cient ; elle étudie les conditions de milieu, extérieur et intérieur, qui président à la manifestation des uns et des autres, et s’ef¬ force de découvrir les lois qui les régissent afin de pouvoir main¬ tenir ou ramener les fonctions de l’organisme à leur état normal; elle remonte le cours des âges pour expliquer, par la transmis¬ sion héréditaire, une foule de phénomènes physiologiques ou morbides qui se présentent à son observation ; elle plonge dans l’avenir en prévoyant les maux dont l’hérédité menace les géné¬ rations futures ; elle suit également l’évolution dans l’espèce depuis l’homme préhistorique jusqu’à nos jours ; elle constate son action civilisatrice et recherche l’influence qu’il en a subie au point de vue physiologique et pathologique; elle le voit, tantôt heureux, tantôt victime de ses connaissances, de ses progrès, de ses coutumes, de ses maux, de ses illusions, de ses préjugés, et de ses erreurs. Partout, dans ce vaste océan humain, où tout s’agite et se renouvelle sans cesse, où l’instabilité est le seul caractère cons¬ tant, la médecine a toujours l’occasion d’exercer son action tuté¬ laire et bienfaisante. Elle s’occupe de l’homme depuis la conception jusqu’à la mort, elle l’observe et le soigne dans les chaumières comme dans les palais, dans le hameau le plus petit comme dans la cité la plus populeuse; elle s’intéresse à ses joies, à ses tristesses et à ses malheurs ; elle lui donne ses conseils jusque dans les réjouis¬ sances publiques ; elle lui apporte ses consolations, ses encou¬ ragements et ses secours dans toutes les calamités sociales, aussi bien dans les épidémies les plus funestes que dans les guerres les plus meurtrières; elle apprend aux hommes de gou¬ vernement que la vraie politique doit s’inspirer des données fournies par la science qu’elle cultive, la biologie ; elle éclaire les législateurs en leur démontrant que les lois écrites doivent