La manierè de se bien préparer à la mort par des considérations sur la cene, la passion, et la mort de Jesus-Christ, avec de trés-belles estampes emblematiques / expliquées par Mr. de Chertablon.

  • La Vigne, David de, approximately 1614-1684.
Date:
1700
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Credit: La manierè de se bien préparer à la mort par des considérations sur la cene, la passion, et la mort de Jesus-Christ, avec de trés-belles estampes emblematiques / expliquées par Mr. de Chertablon. Source: Wellcome Collection.

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    qu’il a quité la vie , en penlànt la conferver par une nourriture défendue. Il n’a plus voulu demeurer fournis à Dieu, ôc il n’a pu davantage s’alfujettir fon corps. Il a refufé l’obéiftance à fon Supérieur, êt il a perdu l’autorité qu’il avoit fur foi-même,* & parce quel’efprit a efté rebelle à Dieu, la chair eft devenue rebelle à l’elprit: & com¬ me l’efprit ne pouvoit fe feparer de Dieu que par le péché, le corps ne pouvoit être feparé de l’efprit que par la mort. Nous voyons par-îà manifeftement qu’il n’eft: rien de plus convenable à la droite raifon , ni qui foit plus félon les loix d’une juftice bien ordonnée, que ce qui a fuivi la cheute du premier Homme ; que la mort ait produit la mort , qu’une mort fpirituelle & volontaire ait produit une mort corporelle êt necelfaire r êt que l’une ayant été le crime , l’autre en fût la peine êt le châtiment. * ad C’eft ce que l’Apôtre nous enlèigne par ces paroles. * Comme le péché ejl entré dans Rom. v- le monde par un feu! homme^ & la mortpar lepéché ainfi la mort ejl paJJ’ée dans tous les hom- 12 •Stcut mes, tous ayant péché dans un [èttl- C’eft ainfi qu’il a établi la doélriue du péché Originel, \mm qui paffe à tous les hommes, & qui leur eft commun, comme l’heritage de nôtre pre- htmï- mier Pere. Et quoi que ce péché s’éface par le Bâtême , il nous rend neanmoins toû- Tcuumin jours fujets à la juftice de Dieu, parle fupplice de la mort corporelle, dont le Bâtême hune ne nous fauroit exemter. D’où il faut tirer ces deux confequences : l’une qu’il faut _ être bien infenfé, pour s’amufer à goûter les plaifirs du monde, dans l’attente d’un fuppli- i'ra'vit ~ ce> dont l’arrêt nous eft prononce , êt dont nous devons craindre à toute heure l’exe- & per cution. L’autre ; que le péché eft mille fois plus à craindre que la mort corporelle , peua- puifqu’elle n’eft que l’effet êt la peine du péché, êt que le péché , comme nousavons wZs-, veu, eft une efpece de mort infiniment plus terrible , parce qu’il fepare l’ame de fon ita Dieu, qui eft là vie. ^hontin-'s Cependant au lieu de craindre le péché , nous ne craignons que la mort : c’efl: pour- mm-s “ quoy nous allons examiner la nature êt les raifons de cette crainte. £* --:-- it, in 3uo amnes peeca- ‘wrmU SECTION IL Crainte de la mort. TE defir de le conferver étant naturel à toutes les créatures, qui évitent autant quel¬ les peuvent leur deftruélion j il y auroit lieu de s’étonner, que l’homme , qui eft un Elire fi excellent, ôc une Créature railormable, n’eût pas les mêmes lèntimens. La mort étant donc une feparation des deux parties, dont l’homme eft compofé, êt la naiure aufli bien que la railon, lui infpirant le defir de làconlérvation, elles doivent ne- celfairement lui faire appréhender cette feparation , comme la deftruélion dé fon être , & par confequent on ne làuroit nier que la crainte de la mort ne loit jufte ôc raifoa- i*Satyranable. Cela fait voir que la penfée de Juvenal eft faulïe, quand il dit. -J- Fortem pofee animum, & sortis terrore eurentem, Qui fpatium <vitte extremum inter munera ponat JNaturæ. 9% Demandez (aux Dieux) de ne point craindre la mort ; Mais plutôt de regarder le der- „ nier