Étude sur la chéloiïde ... / par Jules Dénériaz.

Dénériaz, Jules.

Date:: 1887

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Licence: Public Domain Mark

Credit: Étude sur la chéloiïde ... / par Jules Dénériaz. Source: Wellcome Collection.

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Les antres symptômes extérieurs sont aussi différents que la forme et la dimension, et nous ne pouvons mieux les faire ressortir qu’en décri¬ vant un peu minutieusement la grosse plaque néoplasique qui se trouve sur le sternum. Elle commence dans le creux axillaire droit, avec une largeur de 0,02; s’avance horizontalement jusqu’au-dessus du mamelon, et là, tandis que son bord supérieur reste à peu près rectiligne, son bord inférieur décrit une courbe qui porte sa plus grande largeur à six centi¬ mètres. De là, le néoplasme remonte obliquement sur le sternum, et se termine par deux branches, qui s’en vont à droite et à gauche, sur la deuxième côte. Un peu plus bas à gauche, un prolongement plus long que les autres se dirige sur la troisième côte. De l’extrémité axillaire à la pointe de ce dernier appendice, la tumeut mesure 23 centimètres. Ce qui frappe surtout dans cette plaque chéloïdienne, c’est la diversité d’aspect des tissus qui la composent. Les bords du corps de la tumeur, l’extrémité des prolongements, en un mot, tous les points par lesquels la tumeur s’accroît encore ou s’est accrue en dernier lieu, sont formés d’un tissu ferme et élastique résistant à la pression du doigt, et de couleur rouge bleuâtre assez vive. La surface en est très légèrement bosselée, l’épiderme très lisse et tendu, et ne pré¬ sente d’anormal que sa coloration. Ce tissu fait fortement saillie au-des¬ sus de la peau saine, et y lance de nombreux prolongements qui se divi¬ sent à leur tour, et viennent y mourir comme de fines stries rougeâtres. 11 est douloureux à la pression, et lorsqu’on le comprime un instant, il perd la plus grande partie de sa coloration. A la place où la tumeur est le plus large, ce tissu ne forme qu’un rebord externe, saillant, mesurant environ un centimètre. L’intérieur présente un aspect diamétralement opposé. C’est une grande plaque, d’un blanc brillant, cicatriciel. De consistance plus molle que la peau saine, n’en dépassant que très peu le niveau, elle a perdu son élasticité. L’épi¬ derme n’y forme aucun pli, et ne présente pas non plus les sillons de la peau normale. La sensibilité y est diminuée; la pression ne cause pas de douleurs : bref nous avons tous les signes d’une atrophie cutanée. Plus loin, dans les parties remontant sur le sternum, au point où la tumeur se divise en plusieurs prolongements, se trouve un tissu tenant pour ainsi dire le milieu entre les deux précédents. La couleur en est blanc rose, la consistance, celle de la peau normale, mais la surface, au lieu d’être unie, est plissée, et formée par des travées fibreuses, des replis de l'épiderme, des filaments cicatriciels, qui tantôt se superposent, et s’imbriquent concentriquement, tantôt croisent dans tous les sens leur parcours onduleux et compliqué, et donnent au néoplasme un aspect très curieux. Entre les saillies formées par ces travées, se trouvent des sil¬ lons, des cavités plus ou moins profondes ou nettement circonscrites, et au fond desquels se voient des points noirs de comédons. Les bords de ce treillis sont à pic, ou même, le point d’implantation étant plus étroit que le tissu néoplasique, celui-ci en maint endroits surplombe la peau, et