Du chancre de la bouche, son diagnostic différentiel : thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue le 21 août 1858 / par J.-J.-Alfred Buzenet.

  • Buzenet, J.J. Alfred.
Date:
1858
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Credit: Du chancre de la bouche, son diagnostic différentiel : thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue le 21 août 1858 / par J.-J.-Alfred Buzenet. Source: Wellcome Collection.

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    live ou les différents liquides introduits dans la cavité buccale. La forme ecthymateuse est donc propre au tégument externe; c’est sur la face cutanée des lèvres qu’on la rencontre. Hâtons-nous de dire qu il n’existe entre ces deux formes qu’une différence extérieure ; ce qui le démontre, c’est qu’en certains cas qui sont loin d’être rares, lorsque le chancre siège sur le bord libre des lèvres, c’est-à- dire sur le tégument muqueux et le tégument cutané à la fois, on le voit se présenter dans l’une de ses moitiés sous la forme ulcé- reuse et dans l’autre sous la forme d’un véritable ecthyma recouvert de sa croûte. * • Quelque soit son mode d’origine, le chancre ne tarde pas à gran- dir pour atteindre en un ou deux septénaires une étendue moyenne qu’il ne dépasse guère ; la plupart des chancres que j’ai eu l’occa- sion d’observer sur cette région pouvaient, être comparés pour l’éten- due à une pièce de 20 ou 50 centimes. Il est rare de les voir plus petits, et ce n’est que rarement aussi qu’on les voit s’élargir au point d’acquérir les dimensions de 2 à 3 centimètres. Ces chan- cres se limitent donc rapidement comme d’ailleurs la plupart des chancres infectants ; mais en revanche ils présentaient une sin- gulière tendance à rester stationnaires. Nous reviendrons du reste sur ce point à propos de la marche et de la durée. Le chancre buccal examiné à sa période d’état est bien loin de présenter les caractères que l’on attribue généralement au chancre huntérien ; c’est même là ce qui explique comment le chancre de la bouche a pu être si longtemps méconnu avant les travaux de l’école du Midi, et comment certaines écoles opposées ont pu en nier jusqu’à l’existence. Il est rare, en effet, que l’accident primitif de ces régions se présente avec cette forme nettement arrondie, avec ces bords taillés à pic, avec ce contour bien dessiné, avec ce fond inégal, grisâtre et pseudo-membraneux, tous caractères que, d’après les croyances anciennes, devait fatalement revêtir le chan- cre. 11 y a loin de ce type classique au chancre dont nous allons nous efforcer de donner une description aussi exacte que possible.