Volume 20

Encyclopédie des sciences médicales / par MM. Alibert, Barbier, Bayle [and others]. [M. Bayle, rédacteur en chef].

Date:
1834-1846
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Encyclopédie des sciences médicales / par MM. Alibert, Barbier, Bayle [and others]. [M. Bayle, rédacteur en chef]. Source: Wellcome Collection.

    351/490 (page 343)
    fraises, dé chacune trois onces ; eau épi- démique , eau de scordium composée, et eau de cannelle orgée, de chacune une once 5 perles préparées, un gros et demi; sucre candi, ce qu’il en faut ; eau rose , demi-once, afin de donner un goût agréable. Mêlez tout cela : pour un ju- lep , dont le malade prendra quatre à cinq cuillerées dans ses faiblesses, ou bien à volonté. 1114. La boisson doit être du lait bouilli avec trois fois autant d’eau , ou bien la décoction blanche qui suit : Prenez corne de cerf calcinée et mie de pain blanc, de chacune deux onces. Faites-les bouillir dans trois livres d’eau de fontaine que vous réduirez à deux. Puis ajoutez-y ce qu’il faut de sucre pour donner à la liqueur un goût agréa- ble. Ou, si la faiblesse du malade le de- mande, faites bouillir deux livres d’eau avec demi-livre de vin de Ganarie. On prendra cette boisson froide. 1115. Quand le malade aura été purgé trois fois, tout le traitement consiste à user deux ou trois fois dans la journée du laudanum liquide, et à donner de temps en temps un lavement d’une demi- livre de lait de vache avec un gros et demi de thériaque; remède qui est excel- lent dans les cours de ventre. 1116. Lorsque le flux de ventre n’est qu’une simple diarrhée, donnez au ma- lade tous les matins le bol suivant, sans saignée ni purgation. Prenez rhubarbe en poudre, demi-gros, plus ou moins, selon les forces du mala- de, et, avec suffisante quantité de dias- cordium, faites un bol, où vous ajouterez deux gouttes d’essence de cannelle. Le soir des mêmes jours on donnera un calmant composé d’une once d’eau de cannelle orgée, et de quatorze gouttes de laudanum liquide. 1117. Lorsque de simples tranchées sans déjections tourmentent le malade, on les guérit en faisant boire beaucoup de petit-lait froid, et en le donnant tiède en lavement, comme dans le choléra mor- bus on donne l’eau de poulet, ou le lait coupé avec la bière. 1118. Si cette maladie dure plus long- temps, en sorte que toute sa violence se fasse sentir à l’intestin rectum, avec une continuelle envie d’aller à la selle, il faut mettre le malade à un régime forti- fiant, et lui donner quelque liqueur cor- diale propre à rétablir les forces ; et à mesure qu’elles se rétabliront, le ténes- me se guérira de lui-méme. 1119. Quand la dysenterie est mal gué- rie, le malade est quelquefois travaillé de douleurs pendant des années entières : en ce cas, la saignée réitérée opère la guérison. Il faut observer que, dans lesconstitu tions de l’air qui ne sont pas trop favora- bles à la dysenterie, cette maladie, sans qu’il soit besoin de recourir aux évacua- tions, se guérit par le seul laudanum, qu’il faut réitérer matin et soir, jusqu’à ce que tous les symptômes soient apaisés, et même trois fois, s’il est nécessaire, dans l’espace d’un jour et d’une nuit. Cholera-morbus. 1120. Cette maladie, qui arrive ordi- nairement dans le cours du mois d’août, ne passe guère les premières semaines du mois de septembre ; mais quand elle est causée par la crapule et la gourmandise, elle arrive dans tous les temps : et quoi- que ces deux sortes de maladies se gué- rissent l’une et l’autre de la même ma- nière , celle-ci est pourtant d’une espèce différente. — Le mal se manifeste par des vomissements énormes et par des dé- jections d’humeurs corrompues, que l’on rend avec beaucoup de peine et de dif- ficulté , par des douleurs du ventre et des intestins qui sont très-violentes, et ac- compagnées de gonflement et de tension, par la cardialgie, la soif, le pouls vite et fréquent, petit et inégal, par des ar- deurs, des angoisses , des nausées très- incommodes , des sueurs, des contrac- tions des bras et des jambes , des défail- lances , par la froideur aux extrémités, et par d’autres symptômes qui font assez souvent périr le malade en vingt-quatre heures. 1121. Il faut faire bouillir un jeune poulet dans une grande quantité d’eau , en sorte que la décoction n’ait presque aucun goût de la chair de l’animal. Le malade boira coup sur coup plusieurs grands verres de cette décoction tiède , ou, à son défaut, de petit-lait, et on lui donnera en même temps plusieurs lave- ments de la même décoction. On peut ajouter à chaque verre de boisson et à chacun des lavements une once des si- rops de laitue, de pourpier, de nénu- phar, ou violât.— Après tout ce lavage, qui demande trois ou quatre heures , un narcotique termine le traitement. 1122. Si le médecin ne vient qu’après que les vomissements et les déjections ont réduit le malade aux abois, et que les extrémités soient déjà froides, il faut