Rapport sur les mesures à prendre immédiatement contre le choléra morbus. / Intendance sanitaire du département du Nord.

  • Nord (France : Department). Intendance Sanitaire.
Date:
[1832]
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Credit: Rapport sur les mesures à prendre immédiatement contre le choléra morbus. / Intendance sanitaire du département du Nord. Source: Wellcome Collection.

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    ( 4 ) ou leurs jambes torses ; leur col est couturé ou garni de glandes ; leurs doigts sont ulcérés et leurs os gonflés et ramollis; enfin ces petits malheureux sont tourmentés , dévorés par les insectes. Voilà l’état des choses, voilà la misère que vous êtes appelés à soulager ; vous y parviendrez parce que vous le voulez, et que la volonté c’est la puissance. Il faut, n’en doutez pas, augmenter les secours; car le dénu- ment absolu ôte à beaucoup d’hommes les moyens indispensables pour obtenir la propreté ; mais ces secours doivent être distribués d’une manière intelligente. Les circonstances dans lesquelles nous sommes placés exigent qu’on multiplie le nombre des distributeurs, et qu’on leur ad¬ joigne des dames, car qui peut mieux qu’elles prodiguer des soinsübien entendus ; il faut diviser, subdiviser encore le travail, pour obtenir des résultats satisfaisans ; il faut que les commis¬ saires chargés de la distribution n’aient à soigner qu’une rue, ou seulement quelques ménages; il faut qu’ils puissent visiter, et visiter souvent, presque quotidiennement, la demeure de leurs pauvres, qu’ils puissent leur donner des conseils, des encoura- gemens, des avertissemens. C’est ici le cas d’appliquer un principe incontestable : il faut écouter les économistes qui disent, des salaires et point d’au¬ mônes ; il faut que les aumônes soient le salaire de la propreté; il faut qu’elles soient la récompense des soins qui ne pro¬ fitent pas seulement à ceux qui les prennent, mais à tous les citoyens. Il faut mettre la propreté à prix, et n’accorder les secours qu’à ceux qui les ont gagnés par les travaux qu’ils ont entrepris pour eux-mêmes et qui contribuent à la salubrité générale. Il faut faire des distributions de balais, de vases, etc.; enfin, de tous les objets qui peuvent servir à entretenir la propreté ; le tout sous l’inspection et la direction des distributeurs de secours et des inspecteurs de la salubrité. La ville doit solder quelques escouades d’ouvriers munis de brosses, de bidons, de lait de chaux, afin de badigeonner toutes les demeures des pauvres; cette dépense, qui serait extrêmement minime, est urgente ; elle produirait les plus grands avantages. Il faut donner une activité beaucoup plus grande aux deux éta- blissemens de bains institués pour les pauvres; il faut que les mé¬ decins de quartier y envoient tous ceux qui en ont besoin, et ils sont nombreux ; il faut que les distributeurs de secours adressent aux médecins tous les individus dont la malpropreté est assez grande pour faire craindre une maladie. Il faut que les appareils propres à la fabrication des bouillons gélatineux, qui maintenant peuvent fonctionner, n’aient point