De la maladie de Basedow ou goitre exophthalmique : thèse pour le doctorat en médecine / par Léopold Caudesaigues.

  • Caudesaigues, Léopold.
Date:
1872
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Credit: De la maladie de Basedow ou goitre exophthalmique : thèse pour le doctorat en médecine / par Léopold Caudesaigues. Source: Wellcome Collection.

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    jonc'tive se congestionne, la glande tyroïde augmente encore ; le ma- lade étouffe, il suffoque, une dyspnée atroce s'empare de lui ; ii se dresse sur son séant comme les asthmatiques pour appeler l'air, et ' quelquefois l'accès est tellement fort ou long, qu'il faut intervenir immédiatement pour éviter une mort certaine, soit par suffocation, soit par asphyxie lente. Ces paroxysmes ont une durée variable ; le plus communément, ils durent deux ou trois jours. Ils reviennent à des intervalles irrégu- liers, tantôt tous les huit jours, tantôt tous les mois ou même tous les six mois ; la vie du malade influe beaucoup sur leur retour, et l'on doit comprendre que si l'existence est calme, paisible, si en un mot, toutes les causes de l'accès sont évitées, celui-ci ne vient que rarement. Ces paroxysmes se jugent souvent par des épistaxis, une hémor- rhagie interne, ou le retour des règles supprimées. Une fois arrivés à la période d'état, la maladie reste stationnaire pendant un temps qui peut varier de six mois à dix ans et même plus. Si elle doit guérir, on voit tous les symptômes s'amender ; les paroxysmes deviennent de plus en plus éloignés, puis disparaissent tout à fait; les battements cardiaques diminuent d'intensité; le globe oculaire rentre peu à peu dans l'orbite ; la tumeur thyroï- dienne durcit en se rappetissant ; enfin tout disparaît et rentre dans l'état normal. Il ne faut pas cependant trop se réjouir et prendre pour la guérison, ce qui n'est quelquefois qu'une amélioration passa- gère, une période de répit. On a trop souvent vu la maladie recom- mencer pour ne plus disparaître. La grossesse a manifestement une influence sur le goître exoph- thalmique : plusieurs femmes, pendant la période de gestation, ont vu leur grossesse du cou disparaître, et reparaître bientôt après, dès que l'utérus s'était débarrassé du produit de la conception. On ne saurait donc trop attendre, dans ces cas-là, avant de croire à la guérison certaine.