Clinique et investigations / par Noël Fiessinger.

  • Fiessinger, Noël, 1881-1946.
Date:
1946
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Credit: Clinique et investigations / par Noël Fiessinger. Source: Wellcome Collection.

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    s’inquiète de la persistance de cette anurie, voit, depuis vingt-quatre heures, cette malade entrer dans une somnolence invincible, prend la décision de la faire transporter à la Clinique médicale de l’Hôtel-Dieu. Son opinion, nous la devinons, nous la parta¬ geons, après l’interrogatoire de cette malade, son début douloureux est évident, aucune cause toxique ou infectieuse ne peut être dépistée, il s’agit d’une anurie calculeuse, puisque, en somme, elle a fait suite à une crise douloureuse qui a pu donner le change pour une colique néphrétique. Notre malade, à son arrivée, est fatiguée, pâle, mais ne donne nullement 1 impression d’une urémique. Elle est calme, parfaitement consciente et répond sans retard aux questions que nous lui posons. Les pupilles sont égales, il n’y a pas de myosis. Le rythme res¬ piratoire n’a rien d’un Cheyne - Stokes, mais s’accompagne de pauses de dix à quinze secondes toutes les deux ou trois inspirations. La langue est sèche, avec enduit sa^ burral sur les bords. L’haleine n’a pas d’odeur ammoniacale. La. tem¬ pérature se maintient au-dessous de 37°. En somme, sauf les pauses respiratoires, rien ne ferait penser à une urémie, si nous n’en¬ registrions deux symptômes précieux : Des soubresauts musculaires qui, au niveau des membres supérieurs, les animent de secousses brusques ; Un prurit dont nous trouvons la traduction au niveau de la région thoracique sous forme de lésions de grattage. L’examen viscéral reste pauvre en symptômes. Le coeur est normal et la pointe ne paraît ni abaissée, ni déviée. Le léger retentissement du deuxième bruit n’a rien d’anor¬ mal à l’âge de notre malade. Seulement, le pouls est petit et rapide. Il bat à 120. Sa tension artérielle est à 16-8,5. Aux poumons, rien à signaler, que quelques râles fins à la base droite. Le foie et la rate sont normaux. Comme signe d’insuffisance rénale, rien ou presque rien. Une somnolence légère et un léger œdème des grandes lèvres et de la face in terne des cuisses. Et, cependant, notre malade est anurique depuis huit jours. Nous lui faisons un sondage vésical qui ne ramène que quelques centimètres cubes d’urine. Elles sont troubles et contiennent un dépôt purulent avec de très nombreux polynucléaires et de rares hématies. On ne trouve aucun cylindre granuleux et granu- lo-graisseux. Les examens du sang signalent : Un abaissement de la réserve alcaline à 30 volumes ; Une azotémie à 3 grammes; Une h’jpochlorémie plasmatique à 2,98 ; Une légère hg per chlorémie globulaire à 1,70. Le 9 janvier, cette anurie persiste sans changement. La somnolence s’accuse. Diagnostic de début. — Que notre malade soit anurique, rien ne permet d’en douter, elle n’urine plus, et le sondage vésical, fait à plusieurs reprises, ne ramène que quelques centimètres cubes d’urine. Urines 2500cc 200 7500 7000 500 Anurie Dates Janvier • a 9 10 // 12 13 n 15 16 77 16 19 20 27 22 23 2i 25 26 40° 39° — 38° 37° 36° 35° 0 y A \, f r J, ' ; t \ l à / A f 1 O \ f .HL 2 \r> - Z V L JO </ V A A X r \ V X A y- t t 2 A -œ t y — — Fig. 174. Courbe thermique de l’anurie fébrile.