Clinique et investigations / par Noël Fiessinger.

Fiessinger, Noël, 1881-1946.

Date:: 1946

Catalogue details

Licence: In copyright

Credit: Clinique et investigations / par Noël Fiessinger. Source: Wellcome Collection.

22/844 (page 16)

repos au lit, à un régime surveillé et connu, et je consacre quelques jours aux épreuves qui me sont nécessaires. Celles-ci doivent être désignées par la dominante clinique. L’organe le plus atteint sera exploré en premier, et les autres organes seront examinés quand leur équilibre sera obtenu. Prenons un cardiaque asystolique, par exemple; sa maladie est au cœur, les urines contiennent de l’albumine, il est légèrement ictérique; ne nous attachons à l’exploration fonctionnelle de son foie et de son rein qu’après un long repos et un traitement digitalique soigneux, de façon que la stase passive ne vienne troubler nos résultats, en pouvant nous faire croire comme établis des troubles qui ne sont que passagers. Il en est de même pour le rénal qui vient de présenter de la diarrhée pour une raison ali¬ mentaire. Pour que son azotémie possède une signification, il faut réparer sa déshydratation et même sa déperdition 'chlorée. Elle sera limitée. — Ne nous encombrons pas d’explorations inu¬ tiles. Mieux vaut quelques explorations bien établies, bien observées, dont on connaît bien la signification, que des examens multipliés et dispersés en désordre : faire une exploration fonctionnelle, obéir aux mêmes prin¬ cipes que le jeu d’échec, il faut réfléchir avant d’avancer un pion et savoir exactement ce que l’on veut faire. Elle sera précise. — Des méthodes choisies et des techniques exactes. Une surveillance constante des détails du laBoratoire. On se méfiera des erreurs aussi bien chimiques que techniques. La clinique nous aide par¬ fois pour relever des erreurs. Le fait est fréquent pour certains dosages d’azotémie. Trop de laboratoires se sont établis sans contrôle pour que ces erreurs ne se multiplient pas. Je ne les compte plus. Quand la clinique s’inscrit absolument en faux, il faut recommencer, à moins que l’examen se soit passé sous nos yeux. Le rôle du médecin moderne est de conserver un regard sur le laboratoire qui travaille pour lui, il doit savoir suffisam¬ ment de technique pour sinon contrôler, du moins surveiller. Combien d’hépatiques, de rénaux soignés depuis des mois, qui n’en sont que sur la notion d’erreur de laboratoire ! Le fait n’est pas le propre de nos organisa¬ tions. J’ai assez d’expérience pour affirmer qu’il en est ainsi dans toutes les nations. Et voilà encore une raison pour accepter la prépondérance de la clinique. Il faut tenir compte dans cette orientation de l’investigation expéri¬ mentale, de l’évolution des progrès scientifiques et des corrections qu’ils impriment à la valeur exacte des techniques. Ainsi, il est certaines mé¬ thodes qui meurent et d’autres qui survivent. Quelques exemples suffiront à préciser ces notions. On ne pratique plus, pour l’exploration de la sécrétion duodénale, ni l’épreuve des noyaux de Schmidt, ni l’état de la digestion des graisses, depuis que le tubage duodé- nal permet d’obtenir du suc pancréatique plus ou moins pur, que l’on peut éprouver in vitro. Pour l’exploration fonctionnelle des glandes endo-