L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier].

Cambier, O.

Date:: 1897

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Credit: L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier]. Source: Wellcome Collection.

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lions qil’Hippocrate envoya son lils Thessalus, servir à ses frais personnels, en qualité de médecin d’armée, dans l'expédition des Athéniens en Sicile. (415-413, av. J.-C.) La conduite du jeune praticien fut digne des plus grands éloges, car en récompense de son dévouement, l'Etat lui décerna une couronne d’or, distinction suprême accordée au mérite. Sparte avait à sa solde des médecins et chirurgiens habiles qui soignaient les malades et les blessés (1). 11 est probable que ces offi- ciers de santé étaient recrutés parmi les étrangers, car on ne voit nulle part qu’il aurait existé des écoles de médecine chez les Lacédé- moniens. Un passage des Helléniques de Xénophon vient d’ailleurs confirmer cette supposition. Nous y voyons, en effet, que le roi Agésilas, à la suite d’une rupture d’une veine de la jambe, pendant son expédition contre Tlièbcs, fut opéré à Mégare, par un médecin Syracusain, qui, sans doute, faisait partie de l’armée (2). Mentionnons aussi en passant la fameuse table en bronze d’Idalion, où il est question de récompenses accordées à un médecin et à ses aides pour soins donnés aux blessés dans des combats. Cette organisation du service médical militaire n’était pas particu- lière à la Grèce. Les Carthaginois payaient des praticiens et des infirmiers, chargés de donner des soins aux soldats mercenaires. Diodore de Sicile rapporte qu’au siège de Syracuse par Imilcar, en l'an 405 avant notre ère, une peste affreuse éclata dans le camp. La gravité du fléau et la rapidité de la mort rendaient inutile le secours des médecins. Ceux-ci et les gardes-malades furent eux-mèmes vic- times de la contagion et le mal devint alors sans remède (3). Enfin, on peut conjecturer d’un passage de la Cyropédie que les Mèdes et les Perses, dès le VIe siècle avant notre ère, possédaient aussi des méde- cins à la suite de leurs armées (4). Dans un pays comme la Grèce, où la population n’était pas très dense et où les guerres entre les différents États étaient fréquentes, il fallait se montrer parcimonieux de ta vie des citoyens ; aussi, soit par nécessité, soit même par esprit d’humanité, les belligérants s'accordaient-ils facilement des suspensions d’annes, afin que, de chaque côté, on pùt relever et soigner les blessés. Les médecins et leurs aides s’occupaient alors des pansements et remettaient sur pied ceux qui moins sérieusement atteints pouvaient encore reprendre leur place dans les rangs. Les Grecs montraient beaucoup de sollicitude à l’égard de leurs soldats blessés ou malades. A Athènes, ceux que la guerre avait rendus invalides étaient entretenus aux frais de l'Etat. Jamais, même dans les circonstances les plus critiques, on n’abandonnait le frère (1) Xénophon. — lîép. de Sparte. Cli. XIII § 4. (2) Xénophon. — Helléniques. Liv Y. Ch. IV. § 31. (3) Diodore de Sicile. — Liv. XIY. 71.