L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier].

Cambier, O.

Date:: 1897

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Credit: L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier]. Source: Wellcome Collection.

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» serment dit d’Hippocrate. Mais les Grecs, et cela mérite notre adini- » ration, les Grecs qui, en introduisant les premiers, l'élément physio- » logique dans la médecine, empirique jusqu’alors, ont si puissam- » ment agi sur son avenir scientifique, sont aussi les premiers, pour » notre occident du moins, qui aient agi sur son avenir moral en en » formulant tout d’abord les devoirs essentiels » (1). Hippocrate et son école ont contribué pour une large part à assurer à la médecine grecque cette renommée secourable et ce caractère tout empreint de philanthropie que nous nous plaisons encore à admirer après une aussi longue série de siècles. La vie du maître ne nous est pas parfaitement connue. On sait qu’il naquit dans l’ile de Cos et qu’il reçut sa première éducation des prêtres du temple d’Esculape. Bientôt il s’affranchit de l’enseignement sacer- dotal et préféra s’instruire en voyageant. Athènes était déjà, à ce moment, le centre intellectuel de la Grèce ; Hippocrate vint s’y fixer et, vers l’an 430 avant notre ère, nous le voyons exercer activement dans cette ville comme médecin et comme écrivain. Au troisième livre des épidémies, il décrit la grande peste qui envahit l’Asie et l’Europe, et, suivant ce qu’il rapporte, on peut conjecturer qu’il avait voyagé avec ses fils et ses disciples dans la Grèce, en partie pour prendre des mesures prophylactiques contre le fléau et en partie aussi pour donner des secours là où il sévissait (2). Lui-même se distingua au plus fort de l’épidémie, à Athènes et dans toute l’Attique. Varron dit qu’il sauva les champs et les villes, et Pline nous fait connaître, qu’après la dis- parition de la terrible maladie, la Grèce lui décerna les mêmes hon- neurs qu'à Hercule. Les Athéniens lui érigèrentune statue en fer avec cette inscription : « A Hippocrate notre sauveur et notre bienfaiteur •*. Il reçut aussi une couronne d'or et 1 initiation aux mystères de C-érès et de Proserpine, aux frais de l’État. Le décret porte en outre, que le couronnement se fera aux grandes panathénées ; que les enfants de Cos seront admis au gymnase d'Athènes où ils recevront l’éducation aux frais de l’État ; enfin qu'Hippocrate, sa vie durant, aura droit de cité et sera nourri au prytanée (3). Ce grand homme accomplit une longue carrière entièrement consa- crée au bien. Après sa mort arrivée à Larisse, dans le milieu du qua- trième siècle, ses fils et arrière-petits-fils continuèrent d’exercer la médecine et maintinrent en honneur l’école de Cos qu’ils avaient illus- trée. Hippocrate a laissé une œuvre considérable. Beaucoup de ses écrits (1) Littré. — Œuvres d’Hippocrate, T. IV, p. 625. (2) Littré. — Œuvres d’Hippocrate. T. VII, préface, p. 37. (b) id. — id. id. T. IX, page 401.