L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier].

Cambier, O.

Date:: 1897

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Credit: L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier]. Source: Wellcome Collection.

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que de nouvelles découvertes archéologiques fassent connaître leurs noms au respect public ! Suivant une antique coutume qui remontait sans doute aux premiers Asclépiades des temples, les médecins grecs étaient groupés en corpo- rations placées sous l’invocation d’Asclépios, comme tant d’autres ayant également leur divinité protectrice (1). A Athènes notamment, où les médecins étaient fort nombreux, ils se réunissaient deux fois par an et offraient alors des sacrifices à Esculape et à llygie pour les remercier en leur nom propre et au nom de leurs clients, des guéri- sons obtenues. L’institution n’était, en définitive, qu’une réminiscence des anciennes associations d’Asclépiades laïcs et libres dont il a été parlé plus haut. Le texte du serment en est une preuve évidente. On sait aussi que la médecine sortie des sanctuaires où elle avait pris naissance, conserva toujours des traces de sa première origine, notamment une grande vénération envers les dieux et Esculape. Cette piété a fait supposer, à tort, que des hommes de science comme Hippo- crate croyaient au surnaturel. Il n’en était rien ; l’antiquité pensait que tout remède devenait impuissant contre la volonté des immortels : « Pour l'ensemble des maladies, dit l’auteur du traité De la bienséance, „ la médecine est, dans la plupart des cas, pleine de révérence à » l’égard des dieux. Devant les dieux, les médecins s’inclinent ; car » l’art de guérir n’a pas une puissance qui surabonde » (2). On avait aussi senti le besoin de combattre l'envahissement du charlatanisme que les écrits hippocratiques signalent comme une plaie dangereuse pour la santé publique, grâce à l’aveugle complai- sance des riches qui payent largement les imposteurs. Le maitre déplore que les lois soient impuissantes et qu’elles ne puissent attein- dre les empoisonneurs du peuple (3). Nous savons par Platon que, de son temps, à côté des médecins autorisés, leurs aides et même les esclaves des dispensaires publics traitaient en fraude des malades par des méthodes empiriques. La corporation était donc une ligue de défense en même temps qu’une manifestation à la fois pieuse et humanitaire. Unis, les médecins pouvaient faire valoir leurs droits et empêcher, dans une certaine mesure la concurrence des praticiens marrons. Les membres du corps médical étaient liés par un serment dont la formule très ancienne est mentionnée dans les œuvres d'Hippocrate. Avant de pouvoir se livrer à la pratique de la médecine, le disciple promettait de n’administrer à personne aucune substance capable de donner la mort, il prononçait en outre les paroles sacramentelles suivantes : « Je jure par Apollon, médecin, par Esculape, par Hygieet (lj. Y. A. Croiset. Hist. cl. 1. litt. Gr. T. IV. p. 185. (2) — Hippocrate. — De la bienséance, G. — Y. aussi P. Girard. — L’Asclé- pieion. p. 87.