L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier].

Cambier, O.

Date:: 1897

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Credit: L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier]. Source: Wellcome Collection.

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n’aurait pu suffire à la lâche. Cette opinion est non seulement conforme à la raison, mais elle est aussi d'accord avec Platon lorsqu’il dit que dans un Etat où abondent les malades, il faut que les officines publiques s’ouvrent en grand nombre. Quelles étaient les conditions requises pour exercer la profession de médecin public ou privé ? Iéopinion générale se montrait assez sévère envers ceux qui acceptaient la lourde responsabilité de soigner les autres, sans posséder toutes les connaissances nécessaires. « Dans » cette partie, disait Platon, il ne faut pas faire sur la cruche même » l’apprentissage du métier de potier ; on doit se préparer de longue k main avant de s’occuper de la santé de ses semblables libres ou » esclaves » (1). De tout temps on avait demandé au médecin des capacités réelles. La haute antiquité avait ses corporations ou familles d'Asclépiades qui se transmettaient de père en fils leur enseignement médical. Hippocrate appartenait à une de ces familles chez lesquelles la médecine était respectée comme un sacerdoce, aussi exige-t-il des qualités tout-à-fait particulières de la part de ceux qui veulent embrasser cette noble profession. « Celui, dit-il, qui désire exercer, » possédera des connaissances réelles et réunira, au besoin, les « conditions suivantes : dispositions naturelles, enseignement sérieux. » instruction à partir de l’enfance, amour du travail et longue « application » (2). Aristote avait compté aussi dans sa famille des praticiens distingués, lui-mème était médecin et, s’il renonça à diriger une officine patri- moniale de grande valeur, c’était pour se consacrer plus particu- lièrement à l’étude des sciences, des lettres et de la philosophie. Il importe d’ailleurs de remarquer, qu’à ce moment déjà la profession médicale avait perdu son caractère héréditaire par suite de la diffusion de l’enseignement dans les Iatria publics et privés. On peut conclure de ce que nous apprennent Hippocrate, Platon et Xénophon que les médecins, au cinquième siècle, étaient admis à exercer et à prêter le serment, après avoir suivi les cours d'une manière approfondie (3). 11 restait encore une coutume touchante, dernier vestige des anciennes traditions familiales de la médecine ; c’est celle que nous révèle le serment où l'on voit que le disciple s’engage à assister son maitre dans le besoin.et à donner l’enseignement gratuit à ceux de ses fils qui désireraient embrasser l’art de guérir. A côté des médecins sédentaires libres ou payés par l'Etat, il se trouvait aussi, comme au temps des prètres-asclépiades, des médecins voyageurs allant de ville en ville donner leurs soins aux malades. Ils passaient, avec raison, pour des hommes de valeur, avides de connaître et semant sur leur passage des bienfaits sans nombre. Hippocrate était partisan de cette méthode, il avait parcouru (1) Platon. — Gorgias, 70. (2) Hippocrate. — La loi. 1 et 2. V. Littré. — Œuvres d’Hipp. IV. p. G11. (3) Platon.— Gorgias ; 70. — Xénophon. — Mém. sur Socrate. X. IV. cli. IL