L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier].

Cambier, O.

Date:: 1897

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Credit: L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier]. Source: Wellcome Collection.

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Nous savons par Hérodote que Démocède, qui vivait dans le sixième siècle avant notre ère, reçut dès la seconde année de son arrivée à Egine, un talent de l’État, soit plus de cinq mille cinq cents francs de notre monnaie, pour y exercer en qualité de médecin public. Indépen- damment de ce traitement déjà très considérable, les Athéniens lui payaient encore cent mines, ou environ sept mille francs pour venir donner des soins chez eux. Il faut croire que les mérites de Démocède n'étaient pas encore côtés assez haut, car la quatrième année de son départ de Crotone, sa patrie, Polycrate, tyran de Samos, l’attira à sa cour en lui offrant deux talents d’or. L’inscription dite de Dali, trouvée il y a plusieurs années dans l’ile de Chypre, contient un contrat passé quatre ou cinq siècles avant J.-C., entre la ville d’Haleum et un médecin du nom d’Onasilos, à l’occasion de soins à donner aux habitants pendant une épidémie. La stèle porte qu’Onasilos ou celui qui devait le suppléer serait payé en argent ou en terres. Haleum venait de subir un siège (pii avait sans doute épuisé les ressources de ses habitants (1). Ce que nous connaissons, tant par les écrivains anciens que par les nombreuses découvertes archéologiques, atteste suffisamment que toutes les municipalités d’origine grecque, rivalisaient de zèle, pour assurer chez elles l’important service public de l’assistance médicale. Il devait encore exister d’autres établissements sanitaires publics en dehors des Asclepieions et des Iatria. C’est ce que fait présu- mer un fragment du poète et philosophe Cratès, qui vivait au Ve siècle avant notre ère. Il y est question d’un Paionion, situé au bord de la mer et placé sous l'invocation de Péon, le médecin des dieux. M. Daremberg croit avec beaucoup de raison qu'il s’agit là d’un sanatorium dirigé par des médecins laïcs et n’ayant rien de commun avec les temples d’Esculape. Peut-être était-ce un asile ou un hôpital à l'usage des convalescents (2). Celui qu’on plaçait à la tête d’une officine municipale se nommait le démosieuon. A Athènes, le peuple le choisissait dans une assemblée où les candidats pouvaient faire valoir leurs mérites. On ne sait pas au juste quelle était l’étendue de leurs fonctions, mais il paraît probable qu’ils devaient soigner gratuitement riches et pauvres qui se présentaient à Ylatrion (3). Le nombre des médecins publics était réglé d’après l'importance et les besoins de la cité. Ainsi, dans une ville comme Athènes il devait y avoir des Iatria dans les quartiers principaux. Un seul démosieuon (1) Voir au sujet do l'inscription de Dali, diction. Larousse au mot Chypre. (2) Daremberg. — De l’état de la médecine entre Homère et Hippocrate. — Rev. arch. 18G9. — Voir aussi Docteur Vcrcoutre. — La médecine publique dans l’antiquité grecque ; Rev. arcli. 1S80. p. 3-18. (3) V. S. Reinach. — Traité d’épigraphie, p. 50. — V. aussi Suidas. Lexique au mot démosieuon.