L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier].

Cambier, O.

Date:: 1897

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Credit: L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier]. Source: Wellcome Collection.

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daient leurs médecins (1). Rappelons, en passant, que ce service municipal persista bien avant dans la période romaine, ainsi que cela se voit d'un rescrit d’Antonin adressé à la province grecque d'Asie et applicable à tout l’empire- L’assistance médicale y est réorganisée et le nombre des médecins publics est fixé d’après l’importance des villes (2). Dans le principe, ces fonctions durent être remplies soit par des personnes déjà versées dans l’art de guérir, soit encore par des prêtres d’Esculape désireux de s’affranchir de la routine des temples et d’appliquer eux-mêmes leurs connaissances. L’importance que prit bientôt ce service secourable, aussi bien que les progrès accomplis par la science amenèrent les cités et les particuliers à créer de vastes officines appelées Ietreia ou Iatria dans lesquelles on prenait soin des malades et où ceux qui se destinaient à la pratique médicale pouvaient recevoir une éducation complète. « Leurs corps, dit Littré, étaient » façonnés aux attitudes régulières, leurs mains aux mouvements » réglés ; et cette gymnastique chirurgicale, si nécessaire pour que » toutes les opérations soient exécutées avec une précision qui d’ap- » prise, devient pour ainsi dire instinctive, était sans doute, comme » plusieurs autres gymnastiques, plus exacte alors qu’elle ne l’est » aujourd’hui pour nos élèves. Hippocrate a donné pour titre à l'un de » ses traités un de ces dispensaires où le médecin attitré avait ses » élèves, ses instruments, ses appareils et pansait ses malades (3) ». Gallien nous dit que ces établissements étaient spacieux, pourvus de larges portes et recevaient pleinement la lumière. I)e son temps, beaucoup de villes en faisaient construire de semblables, d’après les indications données par Hippocrate, pour le service des médecins qu’elles employaient. Le praticien public visitait ses malades à domicile, ou bien encore les recevait à l’Iatrion à des heures déterminées. Là, entouré d’élèves et d’esclaves spéciaux appartenant à la cité, il donnait des consulta- tions, pratiquait des opérations et distribuait même des drogues. Platon rapporte, en effet, qu’on se rendait à l’officine pour s’y faire administrer une potion purgative (4). Pline dénonce les médecins de son temps, qui non seulement ne savent plus préparer leurs médicaments, mais ignorent même les substances qu’ils emploient; « anciennement, ajoute-t-il, les médecins grecs se comportaient différemment (5). » On doit tenir pour certain que non seulement les cités mettaient des officines complètes à la disposition de leurs médecins publics, mais encore qu’elles garnissaient ces iatria de médicaments, d'instruments (1) A. Croiset. Hist. de La litt. Gr. T. IV, p. 185. (2) V. Duruy. Hist. des Romains. T. Y, p. 428. (3) Littré. — Œuvres d’Hippocrate. T. III, p. 265. (4) Platon. — Des lois. — I, p. 646. (5) Pline. —Hist. nat., 34, 25.