L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier].

Cambier, O.

Date:: 1897

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Credit: L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier]. Source: Wellcome Collection.

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» une nouvelle science, qui ne se bornait pas à traiter telle ou telle « maladie, mais qui visait plutôt à fortifier el à conserver l’orga- « nisme humain tout entier *> (1). Longtemps avant la formation des corporations d’Asclépiades libres, des hommes de valeur avaient porté leur attention sur les questions qui intéressent l’art de guérir. Au VIIe siècle avant l’ère vulgaire, Alcman ou Alcméon de Crotone se livrait à la dissection des animaux, afin de mieux arriver à la connaissance de la nature humaine. A peu près vers la même époque, l’école de cette ville de la Grande Grèce brillait d'un vif éclat et donnait des médecins célèbres qui portaient au loin la renommée de leur patrie. De ce nombre fut Démocède qui guérit Darius et la reine Atossa. Herodicos de Selymbria, qui vivait antérieurement à la guerre du Peloponèse, était l’inventeur d’un traitement rationnel des affections au moyen d'exercices corporels ; sa méthode rencontra beaucoup de faveur au point que les malades aban- donnaient les Asclépieions pour se faire soigner dans les gymnases(2). Ctésias, un Asclépiade de Guide, avait acquis une réputation considé- rable à la cour d’Artaxerxès Mnémon où, durant dix-sept ans, il vécut comblé d’honneurs (3). Au cinquième siècle, le philosophe Démocrite s’était occupé de physiologie, de physique et de l'influence des milieux sur les maladies et les épidémies. Pythagore et ses disciples s'intitu- laient fils d’Esculape et se réclamaient de leur titre de médecin. A l’apparition d’Hippocrate, le goût des études médicales s’était répandu dans toute l’Iiellade, tant au con tact des philosophes que des Asclépi- eions et l'art de guérir était en pleine évolution vers un développement libre et scientifique. Une des causes qui contribuèrent surtout à celte transformation, fut l’organisation par les cités d’un service sanitaire gratuit, rendu nécessaire par le besoin de lutter contre les maladies fréquentes qui frappaient principalement les classes pauvres. Suivant Diodore de Sicile, cette institution remontait aux anciens législateurs qui avaient voulu que les indigents fussent traités aux frais du trésor public (4). Charondas, plus de six cents ans avant l'ère vulgaire, avait inscrit l’obligation des médecins publics dans les lois qu’il rédigea pour plu- sieurs cités de la Sicile et de la Grande Grèce. Xénophon fait dire par Cyrus qu’il existe, à sa connaissance, des villes pourvues de médecins publics. Or, c’était apparemment de la Grèce que voulait parler le fondateur de l’empire des Perses. Du temps d’Hippocrate la coutume s’était généralisée au point que la plupart des villes grecques possé- (1) E. Curtius. — Hist. Gr. Tract, de A. Bouché. — T. Y. p. 172. (2) E. Littré. — Œuvres d'Hippocrate. T. T. (3) Y. Sur Ctésias : Diodore de Sicile : II, 32 et XIY, 46. Trad. Iloeffer. (4) Diod. de Sic. : XII, 13 § 4 ; id. T. II, p. 178. — Xénophon. — Cvropédie, I, VI, §9.