L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier].

Cambier, O.

Date:: 1897

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Credit: L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier]. Source: Wellcome Collection.

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saute scène do la guérison de Plutus, dans Aristophane, la grande majorité des malades se composait de gens de condition fort modeste, ne pouvant apporter que des gâteaux, de la fleur de farine et des figues sèches. Les indigents se contentaient de déposer de petites terres cuites achetées comme les ex-votoà la porte du temple, représentant le bœuf, le mouton, le cheval ou le coq qu’ils ne pouvaient offrir en réalité à Esculape. Ces figurines se retrou vent également dans d'au 1res temples(l). On sait que les Loeriens trop pauvres pour sacrifier un bœuf plaçaient sur l’autel un citron supporté par quatre petits bâtons, image naïve du corps et des jambes de l’animal. Le culte fut toujours pratiqué en Grèce, sous une forme très égali- taire. Dans les cérémonies religieuses, on ne connaissait pas de distinction de classes entre citoyens. L’esclave accompagnait son maître parce qu’il était censé faire partie de sa famille ; aussi voyons- nous Carion s’installer confortablement sur un lit de feuilles auprès des malades. Aristophane se serait bien gardé de faire pareille offense au sentiment public, si la condition de l’esclave aurait dû l’exclure du sanctuaire. 11 semble même qu’Asclépios ait toujours passé pour être le protecteur de la classe servile. Les fêtes d’Esculape célébrées à Lampsaque duraient plusieurs jours pendant lesquels on accordait un repos général aux esclaves (2). A Rome, son temple érigé dans une île du Tibre, était le seul lieu où l’esclave malade et infirme trouvait un asile et une protection. Les Grecs, plus humains et animés d’un esprit large et bienveillant, accueillaient non seulement leurs serviteurs dans les Asclépieions, mais nommaient même un esclave public pour faire partie de la commission administrative de ces sanctuaires. Un décret relatif au temple du I)ivin-Médecin, à Athènes, nous apprend que le peuple réuni dans une assemblée solennelle nommait l’esclave délégué au comité de surveil- lance. Les mêmes formalités étaient remplies lorsqu’il s’agissait des Asclépieions (3). Tout porte à croire que la sollicitude d’Esculape s’étendit aussi aux étrangers. On l’appelait le plus humain et le plus philanthrope des dieux et sa renommée était connue des Grecs et des barbares. En Asie Mineure, les Lyciens, les Assyriens et les Perses avaient accès dans les sanctuaires où ils se soumettaient avec les autres suppliants au traitement des prêtres-guérisseurs. Celui qui venait implorer le secours d’Asclépios devait observer certains rites à commencer par la purification au moyen de l'eau sacrée. Après les ablutions d’usage, on consumait aux feux de Vuleain ou d’Héphaistos, des gâteaux et d’autres menues offrandes. Les gens de condition aisée sacrifiaient ensuite une victime, un porc, un bélier (1) Voir Paul Girard. L’Asclépieion, p. 115. V. aussi J. Martha. Catalogue des figurines en terre cuite du musée de la société archéologique d’Athènes, (2) Paul Girard. — Y. p. 51. (3) Y, Paul Girard, — L’Asclépieion, p. 59,