Mal de Pott syphilitique d'origine probablement héréditaire guéri par le traitement spécifique / par Henri Pied.

  • Pied, Henri.
Date:
1912
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Credit: Mal de Pott syphilitique d'origine probablement héréditaire guéri par le traitement spécifique / par Henri Pied. Source: Wellcome Collection.

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    Cette tumeur s’est évidemment constituée dans la région du psoas, et vraisemblablement à ses dépens. En effet, elle se modifie, s’élargit et devient moins dure quand le muscle fonctionne et fléchit la cuisse sur le bassin. Il n’existe aucun trouble du côté des réservoirs, pas de lésion génitale, pas de cicatrice. Les antécédents héréditaires de Ch. sont impossibles à rechercher, il n’a pas connu son père, il croit que sa mère, toujours vivante, n’a jamais été malade. Nous n’avons pu l’examiner. Malgré l’absence de commémoratif, nous avons conclu à l’origine sy- philitique et probablement héréditaire des lésions médullaires et verté- brales de Ch. La longue durée de cette maladie remontant vraisemblable- ment au développement du squelette, l’étendue et la gravité des lésions complètement indolentes, l’état en apparence parfait de la santé géné- rale, la force musculaire un peu au-dessus de la moyenne lui permettant de durs travaux, les caractères spéciaux du psoïtis, sa durée, son indo- lence absolue, les signes de myélite transverse (abolition des réflexes rotuliens, douleurs nocturnes dans la région lombaire) ont entraîné notre conviction. Nous avons fait aussitôt mettre ce jeune homme au repos absolu et après examen des urines, nous lui avons fait en mai, en juillet, en septembre, trois séries d’injections de sels solubles, les deux premières constituées par 42 injections de 2 centigrammes de biiodure d’hydrargyre, la dernière par 40 injections de 4, puis de 2 centimètres cubes de cacodylate iodohy- drargyrique. Après un mois de repos absolu sur un lit dur, nous avons appliqué un corset plâtré, bientôt remplacé par un appareil plus léger en celluloïd. De- puis la première série d’injections, les douleurs nocturnes n’ont pas reparu; après la deuxième, les réflexes rotuliens ont reparu complètement à gauche, incomplètement adroite, la tumeur dure formée par le psoas a diminué de moitié de son volume, la déformation lombaire ne forme plus qu’une légère saillie postérieure, arrondie et non plus angulaire; le sujet a pris 8 kilo- grammes de poids et grandi de 16 millimètres. Après la troisième série d’injections, le 20 septembre 4914, les réflexes rotuliens ont reparu des deux côtés, la tumeur formée par le psoas a dis- paru ; ce muscle présente encore à l’examen des zones irrégulièrement dis- séminées d’infiltration diffuse, l’aLigmentation totale du poids est de 10 ki- logrammes. La courbure sacrée ne s’est nullement modifiée. Une quatrième série d’injections fut pratiquée à la fin de novembre. En ce moment, le malade que nous venons de revoir avec notre aimable con- frère, le Dr. Vigouroux, de Corrrieilles-en-Parisis, qui à notre prière, l’avait suivi et traité avec nous, paraît cliniquement guéri. Il ne ressent plus aucune espèce de douleur, la cyphose n’est plus visible qu’à une très légère saillie arrondie de la colonne lombaire. L’augmentation totale de la taille est de 2 centimètres. Les lésions squelettiques paraissent consolidées et ce fait est d’autant plus intéressant que le malade a gardé le repos seulement pendant un mois, puis s’est contenté du port d’un appareil léger qu’il ne conservait pas la nuit.